VUITTON À l’OUEST DE L’EDEN DU RAFFINEMENT
Bienvenue dans le western du luxe, c’est au Texas que le seigneur a déposé ses valises, ou comment rater une maroquinerie avec panache. Alors, accrochez vos ceintures (en cuir de vache vaguement tanné de plastique), parce que le rodéo du luxe « made in USA » est en pleine débâcle. La célèbre maison de luxe, parait-il, empire du raffinement à la française, avait décidé de planter ses escarpins dorés… en plein cœur de l’état proche du Rio Grande. Résultat ? Une usine qui ressemble plus à un sketch des Monty Python qu’à un atelier d’artisanat haut de gamme.
Une “performance significativement insuffisante” aurait dit l’homme de Tolède. Traduction : c’est la cata. Apparemment, il manque de talentueux artisans du cuir… Qui l’eût cru ? Offrir 17 dollars de l’heure pour fabriquer des sacs à 3000 boules, sans exiger la moindre expérience, quelle stratégie brillante ! C’est comme demander à un ado sous « Road Bull » de construire une cathédrale.
Et en plus, il leur a fallu des années pour apprendre à coudre une poche. Une poche ! Pas une fusée type pétard humide à la Musk, non seulement une poche ! Et pendant ce temps, le taux de déchets du cuir atteint les 40%, soit deux fois la norme. Quand le sac est moche et mal fabriqué ? Hop, il est incinéré. Littéralement brûlé dans un grand feu de la honte, ou vendu aux migrants Mexicains comme contrefaçon. « Non, je rigole. »
Les superviseurs veillent ! Enfin, d’encourager les erreurs, afin d’atteindre les quotas imposés. On parle de cuir fondu pour cacher les trous de couture bancale façon art abstrait. Picasso aurait adoré.
L’usine avait été inaugurée en grande pompe en 2019 par le seigneur des Arnault et Donald Trump. Un duo de rêve ! Surtout que le groupe a eu droit à une réduction de taxes de 75%, soit un petit rabais de 29 millions de dollars.
Tout ça pour quoi ? Pour éviter les taxes de Trump sur les produits européens, bien sûr. Sauf que même en claquant des dizaines de millions, la stratégie “reshoring” ressemble plus à une farce qu’à une solution miracle. Et maintenant ? LVMH tente de convaincre ses employés californiens, mieux formés, de déménager au Texas pour palier au problème. Toutefois, personne ne veut venir vivre dans un état homophobe et/ou il y a encore la peine de mort en service, chargé en crétins qui ont voté Trump à 99%.
Alors, la prochaine fois qu’on vous dit : “Eh, vous, petite entreprise, vous n’avez qu’à produire aux USA pour éviter les taxes”, montrez-leur le grand western texan du groupe de la Dame du Châtelet. Même les géants du luxe s’y cassent les talons, mais au Texas, il est vrai que les talons des santiags sont toujours biseautés.
FM