LES SEIGNEURS DU LUXE IMPOSENT LE SILENCE

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Imaginez une dictature feutrée, où l’opulence étouffe la liberté comme un boa constrictor de soi. Les géants du luxe, ces empereurs du bon goût et de l’élégance parfumée au parfum de « l’Eau Pression », ont mis en place une liste noire. Pas n’importe quelle liste : une lettre damnée, un rouleau maudit où les noms des journalistes indociles sont gravés à l’encre du mépris.

Vous avez osé critiquer un défilé ? Vous avez émis un doute sur la pertinence d’une collection prétendument révolutionnaire, mais en réalité pompée sur un créateur oublié ? Vous êtes désormais un paria. Fini les invitations aux Fashion Weeks, terminé les budgets publicitaires pour vos médias, bonjour le désert glacé de l’indifférence.

Malheureusement, ces monarques en souliers vernis ne s’arrêtent pas là. Si votre plume assassine les dérange, ils s’attaqueront à ce que vous avez de plus précieux : vos enfants. Oui, ces vertueux marchands de rêves se muent en inquisiteurs modernes, blacklistant vos descendants de toutes les agences de chasseurs de têtes et des sociétés de leur groupe. Coupables par filiation, hérétiques de naissance, condamnés à l’exil professionnel avant même leur premier CV.

Et que dire de ces PDG, ces rois sans éclat de Tolède, si laids dans leur grandeur tyrannique ? Incapables de supporter la moindre critique, gouvernant par la terreur douce un totalitarisme parfumé à la vanille et à l’oud. Ils ne vous enverront pas au goulag, mais ils feront en sorte que plus personne ne vous regarde, ne vous lise, ne vous embauche.

Nous vivons une époque formidable, où les grandes maisons du luxe nous vendent du rêve tout en imposant le cauchemar. Leurs campagnes publicitaires prônent l’inclusion, la liberté, la créativité, mais gare à celui qui oserait lever le voile sur la crasse cachée sous les tapis persans de leurs boutiques dorées.

Le plus ironique ? C’est que dans ce pays où l’on se gargarise de démocratie et de liberté de la presse, ces méthodes feraient pâlir d’envie les pires autocraties du Ku Klux Klan. La Russie ? La Chine ? Petits joueurs ! Ici, la censure ne se fait pas à coup de ciseaux dans les journaux, ou de thés au polonium, mais à coups de budgets publicitaires et de réseaux d’influence pour une mort sociale assurée.

Alors, mes chers amis, tenez bien votre plume, car si elle dérange, cela pourrait bien être la dernière chose qu’il vous reste… avant l’oubli. Quant à moi, leurs manipulations passent sur les rails de mon indifférence !

FM