SCHIAPARELLI WORLD WILD WEST
Accrochez-vous à votre « Stetson » ! Le cowboy Daniel Roseberry, shérif en chef de Schiaparelli, compte bien rester en selle. Après nous avoir déjà fait le coup du western chic l’an dernier, le créateur texan revient avec une version plus brute du genre : cuir martelé façon « chaps » avec franges de rodéo, vestes en « shearling » dignes d’un trappeur échappé d’un film de Scorsese, et ceintures à boucles XXL portées… trois à la fois, car l’abondance de bien ne nuit point.
Mais, la grande révolution, cette saison, ce n’est pas l’overdose d’accessoires, mais le passage de l’or au cuivre à sept mille euros le kilo. Oui, cette matière noble et sous-estimée qui, en mode « burnished chic », confère à une robe en satin un charme de vieille marmite en cuivre et transforme un pyjama à perles en hommage involontaire au tuyau d’évacuation d’une vieille baignoire de la duchesse du Châtelet dans son Hôtel au bout de l’île st Louis. Un choix audacieux ou une pénurie de dorure dans les ateliers ? Mystère.
Quoi qu’il en soit, Roseberry opère un virage radical par rapport à sa collection Haute Couture large de janvier. Une évolution ultra-corsetée qui, selon lui, n’a rien à voir avec une quelconque prise de conscience féministe. Non, non, l’idée que le corset aurait été conçu pour plaire aux hommes le hérisse. On imagine donc qu’il le concevait avant tout pour permettre aux femmes de mieux ranger leurs côtes flottantes sur la Côte d’Azor, leur chien. Un pur acte de design ergonomique.
Bref, chez Schiaparelli, on chevauche les tendances, ça brille, ça serre, et surtout, ça ne manque jamais d’air… même quand c’est très ajusté, mais il faut le dire, c’est assez sympa à l’œil.
FM