LIZZO CHEZ GIVENCHY LA NOUVELLE HEPBURN

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L’homme de Tolède, toujours prêt à ouvrir grand les bras (et la porte) aux éminences culturelles du moment, accueille Lizzo avec toute la déférence qu’impose une diva de son acabit, la nouvelle Hepburn sans l’anorexie. Car oui, Lizzo, cette icône qui ne peut s’empêcher de brandir son pipeau à ses concerts, c’est probablement pour cela que la dame du Châtelet et l’homme de Tolède la saluent à la porte de l’immeuble, mais c’était Yseult parfois, il faut travailler ses fiches. Mais, surprise ! Point de Debussy ce soir, la mode ayant déjà soufflé son vent d’inspiration sur un Perfecto-manteau si ample qu’il aurait pu servir de voilure au trimaran d’Olivier de « Ker Chaussons ». Une opération publicitaire cousue de fil blanc ou noir, c’est selon (et de cent mètres de tissu), parfaite pour faire la promo d’un régime au slogan accrocheur, « Comme j’aime ».

Et qui donc, en marionnettiste audacieux, tirait les ficelles de cette comédie fashion ? La « créatueuse » Sarah Burton. Après la robe de Kate Middleton, la mode lui donne une seconde chance, mais souvent un troisième choix. Burton incarne donc cette nouvelle race qui empile les trophées vides comme le Marant empile les pièces bohèmes en lin froissées de sa Grand-mère rue Sarasate.

Sa couture est une suite de malédictions magnétiques, une mystique relation d’empilement des autres, une énigme emballée dans un paradoxe. Une grande et audacieuse limace qui rampe férocement vers la gloire, tel un chien enragé s’attaquant à un sac Balenciaga en édition limitée.

Mais, attention, car notre couturière florentine de la Perfide Albion a un passé politique bien trempé : elle vote pour s’assurer que la Grande-Bretagne redevienne « Great Again ». Une contradiction aussi criante qu’un logo « Suprême » sur un manteau en cachemire. Mais, après tout, dans le monde de la mode, la seule chose qui compte, c’est d’avoir l’air d’y croire, n’est-ce pas ?

FM