NOTEN À l’OPÉRA DES ÉTOFFES
Sous la coupole de Chagall et d’un temple antique, où les rêves se parent d’étoffes divines, voici un ballet d’ombres et de lumières qui s’éveille, pour un hymne au textile. D’un fil blanc, le passé murmure dans un manteau masculin austère et sculptural, et s’ouvre en cadence sur le velours d’un rêve, une robe déshabillée drapée de mystère.
Les couleurs s’élèvent comme des notes ardentes, orange de terre brûlé, ocre profond et noir éternel. Les silhouettes s’envolent, ciselées et libres, avec des capelines ourlées d’un fil de désir. Les vestes se recroquevillent en soie protectrice, les ceintures enserrent la taille, fermant d’un geste la promesse du soir, et s’ouvrant sur un frisson d’audace.
Là, dans la danse des jupes et des plis, les pantalons se font complices des âmes, le vent s’accroche aux corsages éthérés, les soies murmurent des histoires oubliées, les pointes se tendent, les coutures chantent, un opéra de tissus, une ode à l’éphémère. Et lorsque les lumières se tamisent enfin, sous l’écho d’applaudissements feutrés, le dernier fil s’endort sur la scène, la mode a dansé, et Paris a aimé. Bravo Klausner.
FM