JACQUEMUS LE PROVENÇAL COUTURE

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Dans la jungle impitoyable du luxe, il y a ceux qui créent, ceux qui copient, et ceux qui recyclent les vieilleries en criant au génie. Jacques « Mumuse », lui, appartient clairement à la troisième catégorie. Cette fois-ci, il nous pond un sac qui ressemble étrangement à une pochette en crocodile des années 1930. Coïncidence ? Certainement une exhumation des coffres d’une grand-tante bourgeoise post mortem.

Mais on peut aisément imaginer la scène : une réunion d’équipe aux abords du Parc Monceau, et un assistant, nerveux de ne pas avoir trop branlé son cerveau la nuit dernière, brandit un vieux sac en cuir patiné, car on ne « Patine pas avec l’amour » : puis la « Porte » s’ouvre.
« C’est exactement à quoi j’ai pensé cette nuit ? »
Regard inspiré des collaborateurs, silence mystique, puis le créatif parle :
« Oui, mais en plus cher. »

Et voilà comment on passe d’une pièce d’archive à un « must-have » que les fashionistas s’arracheront… jusqu’à ce qu’il finisse sur Vinted, revendu par une influenceuse en mal de buzz.

Autrefois, les vrais designers dessinaient, sculptaient, osaient. Aujourd’hui, ils feuillettent Pinterest et demandent à une intelligence artificielle : « Fais-moi un sac vintage, mais genre stylé. » Un sac qui fait semblant d’être du luxe, un peu comme un crocodile gonflable ferait semblant d’être un prédateur.

Et le crocodile dans tout ça ? « J’acoste » avec lui, pour retourner dans son marécage en voyant qu’après des décennies d’élevage intensif par des maisons légitimes, il finit en ersatz nostalgique sur les cuisses d’une bimbo sans âme, qui fait semblant d’être du luxe. Finalement, la contrefaçon, c’est un peu comme ces designers sans formation artistique : ça imite, ça brille de loin, mais ça ne mord jamais.

FM