DIOR MINIMALISME FLASHY
Kim Jones, sous une tente noire, comme la tristesse du monde, avec pour fond un escalier blanc, style escalier du Potemkine, décor dépouillé pour mieux mettre en valeur certainement les tissus et la construction des fondamentaux qui distinguent le luxe des vêtements par opposition à ceux de Zara. De loin, les looks sont épurés, monochromes, sobres à première vue, comme ce manteau noir monastique porté en jupe longue type Yamamoto, les cathos sont de retour. Mais, en zoomant sur les détails, que même le premier rang avait du mal à observer, on pouvait apercevoir des détails comme ces perles de verre parsemées à l’image de gouttes de pluie sur les épaules d’un costume bleu marine, » les larmes du luxe peut-être !
Fouiller dans les archives est logique à une époque où de nombreux créateurs redoublent d’efforts pour reconquérir les consommateurs du luxe déçus par la pauvreté des créations, car les basiques haut de gamme allant du t-shirt à 800 euros au manteau à 4 500 euros ne font plus recette, et à ces prix-là, il faut mieux que cela plaise. C’est probablement pour cela que les modèles les plus épurés sont dotés d’une touche d’originalité, souvent tirée du lexique de la mode féminine de l’ancienne école de la haute couture.
Au XVIIIe siècle, il n’était pas rare de voir des hommes à la mode porter des manteaux en damas de soie aux couleurs vives. Jones a revitalisé cette idée avec des vestes kimono ceinturées et une robe de chambre en satin rose brodée d’un motif emprunté à la robe Pondichéry du maitre de Granville en 1948. La consommation ostentatoire est dépassée, le luxe discret est plus ennuyeux dorénavant, mais à en juger par l’ovation des invités VIP, qui sont payés par le seigneur, le minimalisme opulent pourrait bien être la nouvelle tendance, ou est-ce le masque de Cinquante nuances de Grey qui excite Robert Pattinson qui applaudit à tout rompre pour mériter son salaire.
En 1954, Christian Dior dévoilait la ligne H, Kim Jones a fait l’opposé avec sa ligne, qui n’est pas « méthamphétamine « , car avec ses manteaux qui sont métamorphosés en jupe pour mettre un point d’honneur à briser les frontières du genre, même sous le délire de la « Méth », cela ne fait pas rêver. En plus, Donald qui lui aime les genres bien définis, sera déçu de son pote le seigneur de France. Une mode toute britannique, comme la routine du thé à 17 heures, qui joue avec les formes et les coupes, pour faire traverser les époques et les styles d’un monde devenu fou. Revenir aux fondamentaux, je dis oui, mais là Kim a inventé les « futurisibles ».
FM