PARIS FASHION WEEK 2025
Avec une brutalité qu’on ne saurait rencontrer que chez des subalternes de la Fashion, et avec ce respect obséquieux pour le pouvoir, qui succède immédiatement à l’arrogance envers les faibles, je regarde ces petits hommes qui ressemblent à l’évolution primaire du Néandertal d’un jour de parade, et qui font demi-tour à droite et demi-tour à gauche, selon l’ordre qu’on leur donne, pour un quatre pattes de la soumission.
L’idée d’arriver ainsi dans un cloaque, où la beauté n’existait plus, et où je me faisais une fête de passer quelques jours autrefois, devient un supplice, et cette idée me fit un mal que je ne pus surmonter d’un haut-le-cœur. Il s’y joignit aussi, je crois, l’humiliation de sentir derrière moi cet insolent Marrant avec ce sourire de niais et la lèvre qui arbore en permanence un mot savant que seul lui comprend, bien facile à tromper assurément, si l’on en avait l’envie.
Puis, il y a les attachées de presque. Ces jeunes bimbos, qui s’accrochent à ce nouveau métier comme des sangsues, et qui constituent une multitude d’adulescentes cosmopolites qui gravitent autour des maisons pour influencer les béotiens de ce métier. Elles sont parfois plus stupides qu’influenceuses. Rédactrices en chef de grands magazines inexistant, elles n’écrivent pas, mais photographient pour « Plaire », pleine de vulgarité, car leur appareil vient de la fange, que le seigneur voudrait anoblir, mais comment anoblir des « Selfesses » ?
Un soir, nous étions épuisés à examiner la réelle valeur d’une collection d’une « Ruse » mal taillée. J’avais fait part du sentiment de honte que j’avais pour cette présentation à mes camarades, et après un petit moment de silence, ils m’ont alors dit qu’ils comprenaient mon sentiment, et ressentaient de temps en temps la même chose que moi, c’est-à-dire un dégoût profond de confondre un « jacques muses » et le maitre de Granville.
J’ai souvent ce sentiment d’être indécent, un peu sale aussi ! Pourtant, je connais la difficulté de créer une collection, mais s’il est difficile de créer une robe ou un tailleur, il est plus difficile encore de pondre un article de qualité quand il faut décortiquer le rien, une tâche presque surhumaine. Et cependant, si occasionnellement ma plume est acerbe, une chose qu’on ne peut pas m’enlever, c’est que nous aimons les créateurs, les vrais… et qui aime bien châtie toujours bien.
FM