UNE LARME DE DEUIL

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Ce week-end, j’ai ressenti, au travers du cœur de ma muse, son insondable tristesse. Je regardais, comme un photographe, qu’un Dieu moqueur condamne à capturer ce spectre vivant fait de grâce et de splendeur qui peu à peu s’effondre chaque heure un peu plus. Je vois ma rêveuse à l’allure altière plonger dans un désespoir noir, insondable et pourtant lumineuse.

Elle pleure dans son cœur, comme il pleut sur Plouër, de cette pénétrante pluie qui envahit l’âme parfois. Et dans mon corps, qui s’écœure de cette injustice, je regarde ma dulcinée, sans rien pouvoir faire, obligé de contempler celle-ci, si douce, si triste qu’une force invisible sans raison avait emprisonné dans une cage de larmes. Je geins de cette blessure, si fine et profonde : « s’il vous plait, n’y touchez pas ; elle risquerait de me briser. Mais, dans un avenir, où meurt souvent le passé, je sais que le temps adoucit toujours tout. A ma Catherine…

FM

PS : voici le texte que ma muse a écrit pour la perte de son père.

 

POUR JOSEPH

Il y a des hommes parfois qui ont plus d’humanité que d’autres : sagesse, bienveillance, honneur. Voilà ce que Joseph, le sage, possédait, toujours heureux, mais surtout toujours honorable. Il respectait autrui, sans faire beaucoup de bruit. Je te remercie d’avoir été celui qui m’a enseigné ces valeurs de probité et de travail.

Yoseh, ce prénom, qui veut dire en hébreux, celui qui ajoutera, lui allait si bien. En effet, il ajoutera à nos vies ce plaisir si doux d’avoir été un père et un grand-père aimant.

ll était parfois comme en apesanteur, les yeux brillants, pleins de candeur, et de subtilité à la fois. Je fus pétrifiée par cette nouvelle, et la gorge serrée, je voudrais une dernière fois entendre son silence de taiseux comme dirait certains, moi, j’aurais dit ta discrétion et ton humanité qui faisaient honneur à toute l’humanité.

« Mon père, ce héros au sourire si doux », disait Victor Hugo. Ton absence est comme un vide qui remplit l’espace et mon esprit, elle pèse de plus en plus lourd, quand je repense à l’homme, que tu étais. Le ciel, qui sait mes maux et ma douleur, comprend que chaque matin depuis trois jours que je suis triste, triste de cette tristesse profonde, je baigne dans mes pleurs et mes matins sont si mornes.

Hier, j’ai tracé ton prénom sur le sable de la plage de Longchamp que tu aimais tant. La vague de la haute mer l’effacera cette nuit, mais ce que rien n’effacera, c’est l’amour que nous avons pour toi.

Catherine.