MARGIELA EX NIHILO

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Un souffle magique pour une démonstration ludique, dans un équilibre qui s’esquisse en même temps qu’une évolution qui se façonne avec son histoire. Voilà un vrai créateur, et qui le restera, John Galliano, l’empereur de la couture nous séduit. Pleins feux sur le vêtement, qui n’est pas qu’un produit de consommation valable une saison, mais qui est une histoire, une vie, une évolution, et surtout une rédemption.

Une collection qui est la plus belle, la plus snob, la plus intello, la plus radicale, la plus influente, la plus portable aussi, mais surtout la plus désirable… Une radicalité qui rappelle celle de l’écrivain Jack Kerouac, et finalement, l’ex-pariât de la mode qui passe chez Margiela pour une greffe qui est prise, en laissant au passage les interrogations que laissaient planer ces messieurs de la famille, des institutions de la mode.

Adepte de la récupération, du bricolage et du recyclage, bien avant l’heure, nous nous souvenons de sa collection chez Dior et des sacs poubelles, terriblement ingénieux. C’est bluffant, souvent stupéfiant, et il y a de l’humour, du Dadaïsme dans les détournements, la fripe se fait « Arty », poétique aussi, empreinte de vécu et re-masterisation avec une maîtrise de la technique qui se révèle sous nos yeux.

John joue les faux chicos mélangé avec le concept du paupérisme, mais aussi délibérément théâtral. Un doigt d’honneur à l’univers de la mode qui veut être beaucoup plus classique et conformiste, lui en faisant parfois du Céline et quelques excentricités pourraient laisser supposer un camouflet, à un milieu engoncé dans leur certitude. Une invitation au voyage pour réinventer le monde de Tolède, celui-là même qui l’a supprimé de la scène médiatique plutôt que de le faire soigner. Galliano est sans conteste l’un des créateurs le plus proche du maître de Granville, la poésie brute qui envoie valser la niaiserie.

FM

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