LE CIEL PAR-DESSUS LES GRILLES

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Le ciel par-dessus les grilles était si bleu, si calme, qu’un arbre, rescapé par convenance, se balançait calmement en entendant le doux tintement de notre « drame de Paris ». Les palissades en fer, face à mon café, me suggèrent Berlin coupé en deux. Avec ma douce, nous nous sommes quittés porte St-Denis, sans pouvoir espérer se retrouver avant la fin des jeux ; une séparation si dur que mon cœur de pierre avait fondue comme neige au « Solaize ».

Voilà la tyrannie du quotidien, et ma voix de parisien n’oppose pas de critiques, ni de sarcasmes, mais affiche une impatience palpable de résistance, moi qui habite la ville d’Hemingway depuis si longtemps pour que Paris soit une fête sans restriction. Garder l’aptitude de la ville à se maintenir lumineuse dans l’espace de la quête d’une simple promenade qui est de parcourir la Seine, havre de verdure et de paix, pour ceux qui ne partent pas en vacances.

Neuf cent mille prisonniers, et cinq cent mille politiques, pour un million de travailleurs, filles, femmes, sœurs et mères aux seins gonflés de bimbos enfermés dans la ville de Saint-Just. Dans un pays où le vin chante, où les enfants sont malins, et où les vieillards sont plus fins qu’un fil de chez Dior, ville maîtresse de leur repos qui les privent du plaisir d’aller et venir sans garder la honte d’avoir pu croire qu’ils pouvaient anéantir notre liberté sans aucune contrainte.

FM