UN CAFÉ NOMMÉ POÉSIE
C’est passage « Molière » que se niche ce petit gastro qui, autrefois, était un vieux café poussiéreux. Il s’est transformé, d’un coup de baguette magique, en un estaminet pour Bobos Parisiens chics, mais avec ce petit je-ne-sais-quoi qui attire l’attention. Je suis toujours assez méfiant sur ces nouveaux concepts, et je garde fréquemment une longueur de recul. Nonobstant, il paraît qu’un soir, Madame Macron est venue y diner avec ses bijoux de famille de la maison Louis Vuitton « Mouette and Psy ».
Voilà donc un service impeccable et un serveur fort aimable qui travaille le look « Jacques de Bascher », pour une cuisine tellement inventive qu’à un moment donné, je me suis demandé si je n’étais pas sur un bateau dans lequel l’ADN d’Alain Ducasse aurait migré dans celui de Jean-François de La Pérouse.
De la fraîcheur dans l’assiette avec le carpaccio de courgettes, le risotto d’asperges blanches et sa poêlée de champignons vinaigrés. Un délicieux plat de poisson : le dos de cabillaud avec ses petits pois comme le cerveau pour la bimbo qui m’accompagnait. Celle-ci a tant aimé qu’elle a léché son assiette. Il est vrai, qu’avec son dernier mari, elle n’était pas en reste de l’avoir sucée jusqu’à la poêle, et celui-ci finira occis, deux ans plus tard, se croyant César. Finalement, il finit Pompée.
Pour ma part, de la couleur dans l’assiette avec la crème de betterave à l’huile fumée qui aurait pu m’envoyer dans les geôles de Xi Jinping pour avoir mangé du rouge, en veux-tu, en voilà, une saveur comme un long voyage au-delà du désert de Gobi.
Restaurant à conseiller, et n’hésitez pas à faire un tour avant au théâtre de La Poésie qui a fait le choix de mettre l’art du XIVe au XXIe siècle pour un mouvement artistique contemporain, sorte de Kama soutra du cerveau, que je testais abondamment avec la Bimbo après le dîner. D’ailleurs, la donzelle en entrant dans la salle, et en voyant une reproduction du tableau de Magritte, s’exclame : « Ceci n’est pas une pipe » mais dans quel monde Vuitton ?
FM.