BALENCIAGA LA BANDE DE GAZAR

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Des couvre-chefs excentriques en tissu comme des vasques renversées qui ornaient déjà les modèles des années 1950, c’est un mélange surréaliste entre ensembles oversize avec baggy pour prisonniers californiens et blousons noués à la taille. Mains élégamment gantées qui tiennent des numéros comme au temps de Cristóbal ; cela fait un peu réchauffé. Mais, comme toujours, cet as de l’illusion arrive à faire croire au fils du prince de Venise que cela est de la couture ! Finalement, sa mode est comme son chiffre d’affaires, un balancier qui passe d’un extrême à l’autre.

Le grand illusionniste utilise tous les subterfuges pour nous berner, et Tonton Cristobal n’est pas de retour, je vous l’assure. Avec Demna, le « Géor-rien », les podiums sont toujours éclairs du néant. Il continue à déconstruire sa légende, et pour seul public, la Wintour et autres attachées de peste qui minaudent auprès du patron pour quelques pages de pub. Un jour, pourtant glorieux pour Demna, qui voit son pays pour la première fois hier soir, battre les Portugais au foot et inscrire la Géorgie dans le concert de l’Europe, mais cela sera de l’UEFA et pas de la si triste organisation du Marrant.

Nonobstant, il faut dire, quand même, que la liste des prouesses, en matière de savoir-faire, est bien cachée derrière sur des pièces d’apparence simplistes, n’en déplaise à la bimbo qui me colle de son surpoids ayant enfilé une robe du créateur avec un chausse-pied. Gazar de soie, mais avec du polyester, une gageure, mais aussi un clin d’œil que les professionnels apprécieront. En tout cas pour moi, c’est plutôt Gaza que Gazar*. On tire ici sur le fil d’Ariane, et on ne sait pas ce qui va en sortir, comme un magicien qui extrait de sa bouche une fleur, une lame de rasoir, une ampoule allumée, un petit papillon, mais certainement pas une robe.

FM

(* Le Gazar, inventé pour le célèbre couturier Cristóbal Balenciaga, est un tissu rigide composé de fils doubles entrelacés et torsadés)