FONDATION QUARTIER LA CITÉ RADIEUSE

Non classé

La Fondation Cartier sort le grand jeu. En 2025, elle s’installera place du Palais-Royal, troquant le boulevard Raspail pour mieux s’ancrer dans le cœur battant de Paris, devenu le ghetto du seigneur des Arnault. Ainsi, le musée du Louvre, le musée des Arts décoratifs, la Comédie-Française, la Bourse de Commerce Collection Pinault, le musée de l’Orangerie, le Jeu de Paume, l’Opéra Garnier et le musée d’Orsay, mais surtout la Samaritaine, attestent que le centre de Paris, comme stipulé dans un de mes articles, il y a 10 ans, où je titrais « Le nouveau triangle d’or de Paris », et celui-ci ne sera pas l’origine du monde de Rihanna, j’Adior.

Derrière cette liste de buildings modifiés, au grand dam des fonctionnaires des monuments historiques, les rouages de l’énorme machinerie du luxe sont en marche, modifiant à son profit le plan local d’urbanisme ou PLU qui fera maintenant jurisprudence pour les prochains empereurs du luxe. Je ne suis pas contre parfois de pousser un peu les chaises, mais la loi est pour tout le monde, pas seulement pour les pauvres.

Nonobstant, insérer un alinéa dans une loi pour le livre numérique afin d’accorder un permis de construire, vous avouerez que c’est un peu gros. Cependant, à ce petit jeu, le seigneur est le meilleur, et nos sénateurs, pour Noël, n’auront qu’à se féliciter de pouvoir offrir à leur femme quelques sacs en plastique. Fâcheusement, les réseaux sont toujours les plus forts, et même le Conseil d’état tranche toujours en la faveur du seigneur, et c’est bien normal. Non ?

Voilà donc une révolution architecturale menée par Jean Nouvel pour que le Louvre des antiquaires disparaisse à jamais. À l’intérieur, 6 500 m², un terrain de jeu à la hauteur des ambitions de la Fondation qui fête ses 40 ans, et ainsi transforme le centre de la capitale en musée.

Pour un syllogisme bien rodé, que tout le monde peu comprendre, si Paris est le luxe, la mode et la ville du plaisir, alors le luxe, la mode et la fièvre acheteuse, c’est moi LVMH. Par conséquent, Paris appartient dorénavant au seigneur. CQFD. L’erreur que fait la mairie de Paris, c’est de penser que le seigneur et son groupe apportent quelque chose à la ville, alors qu’en réalité, c’est la ville et son histoire qui lui apportent sa notoriété. Ainsi, le seigneur transforme celle-ci en un objet publicitaire à son endroit.

FM