LE LUXE LA TÊTE DANS LES CHAUSSETTES

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Les dépenses mondiales dans le secteur du luxe devraient atteindre près de 1 500 milliards d’euros en 2024, soit une baisse de 2 % par rapport à 2023. L’incertitude pèse sur les consommateurs qui privilégient l’hôtellerie et la restauration, au profit des produits de luxe qui sont finalement très banalisés par leurs diffusions massives. Pariant sur les marchés de l’empire du milieu, les marques constatent que la situation s’est aggravée en termes de consommation locale, ce qui, bien sûr, n’a pas aidé à une croissance positive, et le luxe ayant usé d’exhausteurs de dégoût, ils en ont les résultats aujourd’hui.

Tout au long de l’année, il y a eu des incertitudes macroéconomiques et géopolitiques croissantes qui n’ont pas nécessairement de relation stricto sensu, mais la confiance des ménages riches se taraude, et ces informations filtrent même dans les chambres d’hôtel de luxe, et à travers les vitres teintées des Bugatti Chiron.

La nouvelle augmentation des prix par les marques n’a certainement pas aidé, et passé un sac 255 de 1 650 dollars en 2008 aux USA, a aujourd’hui à un prix de 11 000 dollars est stupide, pour une qualité moindre d’ailleurs. Ainsi, le problème est que la hausse des prix a un impact direct, et a contribué à diminuer de plusieurs millions par rapport aux cours des deux dernières années le montant global, touchant en particulier la génération Z.

En plus, de priver certains clients d’un accès au luxe, il est à noter une sorte de détachement des consommateurs de ces marques, car les clients ne reconnaissent plus l’équation prix/valeur de cette industrie, brisant le lien de confiance d’acheter un produit fait main, et qui n’a rien à envier à la contrefaçon. Celle-ci d’ailleurs fabrique de mieux en mieux des produits où la différence avec les vrais est presque infime.

Les clients pensent maintenant que les marques de luxe sont trop chères, et pour cette raison, les classes moyennes qui augmenteront au cours des dix prochaines années sur les nouveaux marchés comme l’Inde n’achèteront moins de produits de luxe.

En fin de compte, c’est aux acteurs et aux marques de luxe de choisir le compromis à faire pour le futur. Soit des marges pour les actionnaires, ou soit se reconcentrer sur les produits et les services après-ventes qui sont inexistants. S’ils veulent élargir leur clientèle à une base de clientèle mondiale, il faudra progresser dans ces deux domaines.

C’est un moment charnière et déterminant pour les marques de réfléchir sur un nouveau chemin pour remodeler non seulement la qualité, mais aussi la forme d’un marché, toujours secoué par des secousses géopolitiques. L’unique chose dont le monde n’aura jamais assez est l’exagération.