LA CHUTE DE L’EMPIRE VUITTONIEN

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J’aime déplacer les mots comme d’autres aiment bouger les meubles, et un leader du luxe en déclin ne pouvait pas m’échapper. Enregistrant une baisse de 3% de ses ventes au troisième trimestre 2024, avec un chiffre d’affaires de seulement de 19,08 milliards d’euros, il y a longtemps que cela n’a pas fait la une des tabloïds. Un burn-out, en grande partie dû à la Chine, qui marque un coup d’arrêt pour le groupe du Seigneur. À l’image de l’homme de Tolède qui nous a dit un jour : « je vais suivre mon idée ». Puis, on ne le revit plus jamais, car il se perdit dans le brouillard de sa pensée.

Selon les estimations des cabinets de l’Élysée, en 2025, on verra le retour de la confiance sur le marché chinois. Mais, si désormais le groupe ne fonctionne que sur la croissance des pays exsangues de toute démocratie, où va-t-on ?

L’immense crise immobilière, qui touche la Chine, devrait s’arranger une fois que les fossoyeurs seront tous mis en prison. Dans le groupe du seigneur, plusieurs divisions sont en baisse, à commencer par les vins et spiritueux. Les cognacs continuent de souffrir (-11%) mais avec le fils, de l’ex-patron de Pochet aux commandes, faut-il s’étonner ? Les champagnes restent dans le rouge à -6%, et les vins effervescents en revanche sont en hausse, pas étonnant vu les prix pratiqués.

La mode et la maroquinerie enregistrent une baisse de leurs ventes chez Louis Vuitton et Dior, la fille du seigneur ira beaucoup moins au Costes pour travailler ces prochains mois. Les activités, les plus performantes, sont les parfums et les cosmétiques qui ont permis une croissance organique des ventes de +5%, avec le rachat de KIKO qui, pour l’instant, reste abordable en prix du commun des mortels.

Quels que soient les sentiments, bons ou mauvais, manifestés par la plèbe, avec des prix très exagérés, il faudrait arrêter de prendre les clients pour des imbéciles. Sur ce point, comme sur tant d’autres, l’individu, employé du Seigneur, se rapproche des êtres primitifs. Inaccessible aux nuances, il voit les choses en bloc, et ne connaît pas la mesure d’un prix équilibré. La simplicité et l’exagération font que ces derniers ne connaissent ni le doute ni l’incertitude. Sans commencement d’empathie pour le consommateur, celui-ci cultivera une haine féroce contre la marque. À méditer.

FM