OWENS LA BLANCHE FLAMME DE L’AIR
Dix looks 20 fois pour un total de 200 modèles, sorte de grande messe au Palais de Tokyo pour une Fury Road frénétique, bouillonnant, presque enragé comme une saga, donnant un effet quasi stroboscopique de blanc sur blanc. Le pharaon Akhenaton était de retour ou la chute d’une société inhumaine, caractérisée par la perte de son identité culturelle et de sa complexité socio-économique, déclin d’une civilisation entre la guerre, les épidémies et la dépopulation. Une société effondrée sur elle-même qui redevient plus primitive dans son habillement.
Akhenaton et le culte d’Aton, nul autre, en plus de trois millénaires d’Égypte antique, n’aura laissé de trace si controversée que ce symbole Égyptien. A l’apogée de la puissance des pyramides, le pharaon, considéré comme hérétique, déclencha une véritable révolution culturelle et religieuse qui fascine encore aujourd’hui par son audace et ses mystères. Owens se projette dans cette vision si réaliste, mais tellement sombre, qu’il utilisera du blanc pour nous faire comprendre la puissance de sa réflexion.
Grande messe de la mode, impressionnante par son intensité, et le créateur, copain du Marrant, viendra apparaître à la fin en noir comme pour nous dire : il faut jouer avec le blanc et le noir pour faire une jolie harmonie en touche de piano. Mais, la scène devient flamme, et en son midi, le ciel couleur d’un fer rouillé voilera les étoiles, comme la frayeur du trépas, dans un bûcher flamboyant. Avec son char triomphant de nymphes, Owens fait vibrer l’onde de la flamme blanche pour nous éparpiller dans l’air.
FM