BOTTIN MONDAIN PAR CHABALIER
Ce Tourangeau d’origine, féru de patrimoine, prend la direction du Bottin Mondain, le plus ancien réseau social de l’Hexagone. Pierre-Jean pense qu’il a toute sa place au XXIe siècle malgré son côté élitiste. Le jeune Chabalier, durant ses études, avait été tour à tour assistant parlementaire d’une eurodéputée, avant d’embrasser une carrière dans le luxe. Diplômé de l’ESCEM (devenu Excelia), également passé par l’École du Louvre, il a travaillé chez Christian Dior, puis à Drouot, pour un cabinet d’expertise en manuscrits et livres anciens.
Ensuite, c’est le Comité Vendôme et l’horloger genevois Vacheron Constantin qui prend cet expert pour retrouver les montres qui ont été portées par Sigmund Freud ou Marlon Brando. Pierre-Jean Chabalier y fut chargé de la stratégie patrimoine et de la redécouverte de montres dites « à provenance ».
Mais, aujourd’hui, il prend le Bottin Mondain « celui-ci à la fois aristocratique, artistique, littéraire, scientifique, politique… nous dit-il « . Pour preuve, y ont figuré Marie Curie, Léon Blum, Colette, Marcel Pagnol, Jean Marais… et même Louis de Funès. À noter que le Bottin Mondain est toujours fabriqué par les Ateliers Babouot, le relieur de la Pléiade, forme de consécration pour les écrivains, et peu d’entre eux l’ont été de leur vivant.
Je me souviens d’un dîner dans son minuscule appartement, 5 mètres sur 5 à peu près, il avait mis en son milieu une petite table avec des verres de chez Baccarat, et nous avait reçus comme si nous avions été à Versailles dans un cabinet de curiosité ou se mêlait bronze et montres anciennes.
Il est vrai que la taille de la pièce importe moins que les convives qui sont présents. La comtesse Alexandra Ignatieff, qui est restée mon amie après ce dîner, avait enjoué notre soirée d’histoires de la bonne société parisienne. Lui d’une très grande culture, connaissant les montres sur le bout des aiguilles et elle comtesse Russes extravagante sortant tout droit d’un roman d’Agatha Christie laissent, à eux deux, dans ma mémoire le souvenir d’un dîner ineffable et exaltant du passé.
FM