LA PASSION DES LÉGENDES
Comme bien des histoires de porschistes, la mienne commence dans l’enfance. Je voyais passer les Porsches 911 qui me faisaient rêver, et quand, plus tard, j’achetais ma Golf 16 V, je passais devant le magasin Porsche de Francfort et je regrettais souvent, un bref instant, d’avoir trois enfants. Ma passion Porsche est née d’une histoire de famille ; ma mère était amoureuse de la Targa de 1973 qui avait trouvé grâce à ses yeux. Je me suis toujours demandé pourquoi elle aimait cette voiture. Elle, vieille Auvergnate, qui ne lisait jamais un magazine sur l’automobile, était comme Georges Pompidou. Elle mourra en emportant son secret.
En 2022, ma compagne, pour mon anniversaire, m’a offert avec mes enfants cet objet de désir : une Porsche Targa, variante unique de l’emblématique 911 produite dans les années 1960. Ce modèle Targa se caractérise par son panneau de toit amovible et son arceau de sécurité distinctif mais qui est aujourd’hui entièrement électrique. Le nom « Targa » vient de la course Targa Florio en Sicile. Conçue à l’origine pour contourner les réglementations de sécurité américaines qui menaçaient d’interdire les voitures décapotables, elle offre l’expérience de conduite en plein air d’un cabriolet avec une rigidité structurelle exceptionnelle pour un coupé découvrant.
Voilà donc la révision des 30 000 après deux ans et direction Francfort. Pour passer la frontière à Saarbrücken et laisser la machine prendre son envol, à plus de 250 kilomètres heure – plus serait à mon âge une gageure – ainsi que la joie de passer quelque jours avec mon fils amplifient le plaisir de cette villégiature technique. Au volant de ce bolide, les femmes vous regardent différemment, mais pour moi, cela ne compte pas vraiment car j’ai déjà la plus belle femme du monde à la maison, et quand cette passion m’a frappé au cœur impossible de fuir de cette prison si dorée construite autour de moi.
FM