BALMAIN LES RAISINS DE LA POLAIRE
Commenter la mode à Paris d’aujourd’hui consiste à s’entasser dans des salles obscures, que les agences de pestes garnissent jusqu’à la gueule afin que les convives ne puissent plus respirer, et que les badauds massés à l’extérieur éprouvent la sensation de faire partie de ce monde iconoclaste. Le goût n’a plus vraiment d’importance et le plaisir vif de voir le sublime a disparu. On vous décrit ici les luttes de classe par les rangs que les bureaux de style vous donnent. Les bobos s’y pressent, eux qui ne font aucune différence entre tel ou tel couturier, ils pensent souvent que Mugler est encore à Londres en vie.
Celle-ci est devenue dans les mains de Rousteing, le Gaumont Palace du stylisme, l’Emmaüs des riches, et voilà ainsi le plus grand tour d’équilibriste qu’un créateur de cette nouvelle génération sans diplôme peut donner. Il crée comme un buvard pour travailler en sous-main un style Renaud ! non pas la voiture, mais le chanteur avec une touche de Mick « Jaguar » comme dirait la bimbo qui m’accompagne.
Mais pour le plus sombre des couturiers français, je parle de sa couture bien sûr, il n’y a pas eu de vol de collection cette fois-ci qui provenait de New York ? Et il nous offre cette vision lugubre qui nous emmène dans la spirale toujours plus profonde des admiratifs curieux à la Grumler qui ne seront jamais embaumés dans les pages d’un Elzévir.
Poursuivant son exploration des archives de Pierre Balmain et de la couture toute entière, il passe des motifs floraux printaniers aux fruits, au vichy de la collaboration, mais aussi synonyme de pique-nique dans la campagne française lui qui est tellement urbain ! Le plus surprenant, les raisins de la « Polaire ». Et quand certains pressent les grappes ou les achètent comme LVMH, d’autres les brodent, il faut bien, car le proprio lui ne boit pas d’alcool. Espérons qu’il n’aura pas de pépins avec les « Quatar Rien ».
Un moment de détente dans la Fashion Week où l’article n’est pas vraiment dur à écrire. Entouré de bimbos et d’influenceurs, ces infâmes bouches d’égouts sacrilèges qui veulent déverser sur moi toute la haine de leur propre insatisfaction, ne m’ont même pas reconnu. Un comble !
FM