DES HUMAINS DE CONTREFAÇON

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À une époque où l’Inquisition espagnole refusait même les nus mythologiques, l’audacieux Goya (1746–1828) laisse entrevoir quelques poils pubiens au creux des cuisses fermées de la « Maja », et cela environ 70 ans avant « L’Origine du monde » de Courbet. C’est peut-être la première fois que la pilosité intime d’une femme « réelle » et non d’une nymphe ou d’une déesse est représentée. Pour ajouter au culot de ce nu, la jeune femme est quasiment représentée grandeur nature sur cette toile longue d’1,90 mètre !

L’œuvre n’était pas conçue pour être vue de tous. Peinte entre 1790 et 1800, elle faisait partie du cabinet secret du puissant courtisan Manuel Godoy (chef du gouvernement espagnol nommé par le roi Charles IV) où elle était dissimulée, grâce à un ingénieux mécanisme coulissant. La Maja habillée était dans son salon alors que le nu, une fois les femmes parties, l’ingénieux système de basculement faisait apparaitre la Maja nue. Ainsi pour les cognac et les cigares les hommes invités pouvaient admirer cette Dulciné du Toboso.

Après 100 ans d’histoire, l’art devient plus consensuel, et le nu s’affiche partout dans tous les musées. Mais, comme pendant l’inquisition, les religieux reviennent en force, et ceux qui voilent les femmes nous empêcheront de regarder l’art comme il doit être. Le font-ils pour de vraie raison ? Certainement pas, pour des convenances personnelles de soumission des autres à leur dictate, au même titre que Poutine et sa guerre, juste pour laisser une trace dans l’histoire de sa petite vie sordide d’agent du KGB qui croyait avoir le pouvoir sur les autres alors qu’il n’avait pour seul bagage son insatisfaction face à lui-même.

FM

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