HISTOIRE DE MODE ET DE CULTURE

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Pour annoncer une victoire militaire ou sportive, on disait alors et l’on dit toujours que l’adversaire a été «battu à plate couture». Étrange expression ! Elle trouve son explication dans les « vêtures » ou le vêtement comme dirait Pascal Marrant. Les tissus de ce temps-là n’avaient pas la finesse de ceux d’aujourd’hui, on ne connaissait ni les cotons souples, ni les alpagas distingués, ni les viscoses légères. Généralement, les habits étaient taillés dans des draps de laine, qui étaient diantre très épais. L’horreur est humaine !

Allez faire une couture discrète avec ça ! Aux manches et au dos apparaissaient donc des bourrelets disgracieux. L’expression a été utilisée au théâtre, dans la farce du XVIIe siècle. Le personnage du tailleur, prétextant qu’un autre personnage était « mal fagoté », écrasait les coutures saillantes en frappant vigoureusement le pauvre client à l’aide d’une latte. En effet, pour tenter d’en amoindrir l’inélégance, on les aplatissaient avec des battoirs et l’on frappait avec une latte, et plus on frappait et plus la couture s’aplatissait. «Battre à plate couture» signifiait donc que l’on avait tellement frappé de la latte que la boursouflure du raccord avait disparu. Et bientôt, métaphoriquement, l’expression indiqua que l’on avait triomphé sans conteste ; l’adversaire étant écrasé comme un ourlet bien nivelé !

FM

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