DES PRESQUES JEUNISSANTES
La Fashion Week de Paris regorge d’attachées de peste, qui s’accrochent désespérément à leur métier comme des sangsues, d’une multitude de douairières cosmopolites qui gravitent autour des maisons de couture et de joaillerie pour ne pas mourir. Elles sont botoxées à un tel point que leurs lèvres gonflées finissent par les faire ressembler à des canards.
Ex-rédactrices en chef de grands magazines débarquées, depuis plus de 15 ans au moins, elles écrivent avec une plume de marbre, mais surtout, avec une écriture pleine de vulgarité aux ordres des marques des Seigneurs du luxe, pour une plume qu’elles trempent dans le ruisseau là où la vulgarité n’est jamais belle, même si on la dépeint de fioriture pour essayer de l’anoblir.
Le monde du luxe et de la mode n’avancent pas, car il est vieillissant. Entre copines et copains de plume ‘Sergent Major’, mignons et Damoiseaux de cœurs, ces brillants journaleux, devenus influenceurs, tombent leurs convictions au premier cocktail, ou invitation trois étoiles à cinq cent euros. Dans cette profession, c’est comme en Russie : la presse est très attachée au sens propre du terme.
Et, finalement, comme ces vieilles actrices cachées sous de grosses lunettes noires, elles ont du mal à quitter la scène ou la Seine, c’est selon. Vous ne pourrez pas les reconnaître, car leur métamorphose est effrayante et elles finissent, ayant le même chirurgien esthétique, à n’avoir que des sœurs jumelles. Elles se regardent et s’épient comme des concurrentes sans concurrence parce qu’elles font déjà partie du passé. Les jeunes eux les regardent avec beaucoup de déférence comme des dinosaures sortant d’un zoo. Ils n’ont qu’un souhait, c’est de les voir partir pour enfin prendre la place qu’ils méritent, et remplir sans fin l’empire du néant.
FM