A.I ET LA MODE
L’Intelligence Artificielle n’arrête pas son expansion, et dans la mode, le mot intelligence est certainement croquignolet : création d’images, rédaction de textes, génération de musiques… celle-ci est une simple réutilisation de l’existant ou de véritables créations artistiques. La question divise le métier et vient à nous questionner sur l’avenir des créateurs qui sont aujourd’hui peau de chagrin.
Les champs d’intervention des IA dans le secteur de l’image s’étendent chaque jour davantage. Il est possible de créer son logo, son identité visuelle, ses photographies et des vidéos à la « Jacques muse-muse », à manipuler le consommateur. La promesse est de générer le design avec peu d’effort, ce qui aide beaucoup de créateurs comme Rous-tintin et bien d’autres qui ne savent ni dessiner ni réaliser de leurs mains un patronage ou une robe digne de ce nom.
Les IA génératives fonctionnent sur le principe du « machine learning »; technologie fondée sur l’expérience acquise via la digestion de contenus à partir de bases de données du web. Ainsi, de nombreux artistes sont inquiets au sujet de l’utilisation d’œuvres dans les bases de données des IA, car, en effet, de nombreuses images ont été récupérées d’internet pour l’apprentissage de l’IA et utilisées sans le consentement des Ayants-droits de ceux-ci. Le manque de cadre légal sur l’exploitation de ces bases est un sujet au cœur de nombreux débats.
La création est liée à l’expérience personnelle et à la culture du créateur ainsi qu’à ses émotions. Elle est souvent influencée par la conscience de soi et la capacité d’auto-réflexion. Contrairement à l’IA, ils peuvent explorer leur propre psyché et leurs motivations profondes pour trouver des sources d’inspiration créative, et la créativité est aussi souvent associée à la capacité de rêver.
Les artistes peuvent imaginer des mondes alternatifs comme Marcel Duchamp qui transgresse les règles, des situations futures et des idées surréalistes, ce qui les aide à concevoir des solutions créatives. Les IA, en revanche, sont limitées à une logique purement mathématique.
Il y a aussi les échanges avec le client qui sont un aspect important du métier du créateur de mode. En effet, en dehors de son rôle créatif, il a également un rôle de conseil et d’accompagnant dans sa démarche de réflexion. Une des plus grosses limites de l’AI, et non des moindres, est qu’elle ne peut pas créer à partir de rien. Les humains eux peuvent avec des moins que rien comme à Paris Fashion Week faire semblant de créer.
Une des autres limites de l’IA est qu’elle a sa propre définition de la beauté, basée sur les éléments qu’on lui a donnés. Ainsi, elle peut produire des visuels qui sont esthétiquement agréables, mais elle n’a pas l’appréciation de la beauté car celle-ci aussi change avec le temps. Le métier de créateur se verra transformé au fil des années, comme il a pu l’être lors de l’arrivée du numérique et des outils PAO. Il ne s’en verra pas pour le moins disparaître, mais laissera peu à peu de côté les tâches exécutives, pour se concentrer sur sa mission de création et sur la relation client.
FM