HOMO MODEDIMINUS

C’était un homme du XXIème siècle , il avait peur du silence, la solitude l’angoissait, l’obscurité le terrifiait, et à la seule évocation de la mort, il paniquait. Il ne se déplaçait qu’équipé d’un airpod lui déversant un flot de musique dans les oreilles avec toujours son nounours dans son sac à dos malgré ses quarante ans. Il ne vivait et ne sortait qu’à la nuit tombée, entouré de néons qui l’inondaient de lumière, et ne s’aventurait dans la nature qu’accompagné d’une cohorte bruyante pour faire fuir les animaux sauvages, et retourne vite en ville en toute hâte pour s’étourdir de H et faire la fête. À part cela, il était persuadé d’être la version définitive, et enfin, aboutie de l’Homo sapiens, j’aurais dit plutôt Homo jalmince.

Désireux de se faire un nom, ce jeune modeux ambitieux monta à grand bruit une expédition dans l’Arctique, proclamant son intention de faire prendre conscience au monde des effets dramatiques du réchauffement climatique et de la fast fashion. L’équipée, malheureusement, tourna court. Il fut abattu, dès son arrivée, par un chasseur de morses, abusé dans le brouillard, mais surtout, par ses dents si longues qu’elles rayaient la banquise. Au final le destin devient : la conséquence de nos choix, de nos actes, de nos actions, de nos relations conjuguées avec notre potentiel intrinsèque.

FM