AVIS SUR TOUT ET SURTOUT UN AVIS
Ma notion, telle que je la conçois de l’analyse de ces discours numériques, me permet d’aborder sous un angle nouveau la catégorie discursive de l’autographie (néologisme qui renvoie à l’idée d’une écriture qui met en scène le moi, sans se préoccuper forcément de la déesse Aléthée (Déesse de la vérité).
L’autosatisfaction sur une page virtuelle gagne à être considérée comme le lieu privilégié de l’élaboration d’une image de soi, et de ce fait, comme l’expression d’un positionnement dans une communauté plus virtuelle maintenant autre chose. LinkedIn, Twitter et Facebook y participent grandement, et l’exemple de ces discours autocentrés sur une tradition du devenir, en tant qu’expert du luxe, mais surtout professionnel du rien.
Laune des valeurs de la communauté web, ces autographies de jugements tronqués de nos contemporains, ainsi que les images qu’ils déploient d’eux-mêmes dans des selfies de l’écriture médiocre, ne s’opposent pas à la réalité d’homme parfaitement acculturé, habitué des cercles mondains et philosophe de pacotille fréquentant des salons centrés sur le moi.
Ils sont sans cesse occupés de la Rome du luxe, et vivant pour ainsi dire avec leur chef, l’empereur de la toile ciré, et accroché à ses mots. Né, moi-même Citoyen d’une République des métiers d’arts, et fils d’un père dont l’amour de la patrie était la plus forte que ses passions amoureuses, je m’enflammais à son exemple, et je me croyais Luxus ou Italien, alors que je n’étais que transalpin.
Le monde est rempli de faux, et d’êtres qui se présentent experts en tout mais nuls en humanité. LinkedIn et les autres sont le miroir de la parodie de soi-même, de l’autodafé de miséreux intellectuels qui publient à foison des fausses vérités, et qui les croient ce qui est le plus grave !
FM