LE SEIGNEUR CHERCHE SON PALAIS

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L’hôtel particulier de l’ex-président Ivoirien Houphouët-Boigny a discrètement été mis en vente au prix de 150 millions d’euros, et le seigneur des Arnault ainsi que Xavier Miel, son gendre si « Free » de ses anciens « Sexshops », auraient déjà visité les lieux. C’est une grosse maison bourgeoise en plein Paris, construite par l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart, et située au n°11 de la rue Masseran, dans le 7e arrondissement de Paris. Elle constitue l’une des nombreuses constructions édifiées par l’architecte dans le quartier des Invalides.

En 1863, l’hôtel est acquis par un banquier parisien d’origine Belge Louis François-Xavier De Clercq. Après la mort de Mme de Clercq en 1878, l’hôtel passe à sa fille, Berthe Aline Françoise Marie, puis à leur gendre, le comte Karl Jacques Marie Théodore Bonnin de La Bonninière de Beaumont.

L’hôtel inspire à Raymond Radiguet le décor de son célèbre roman, Le Bal du Comte d’Orgel (1924). Avec sa femme, née Édith de Taisne (je vous avais parlé de son champagne il y a quelque mois), Étienne de Beaumont commandite des films et des ballets d’avant-garde, il faut bien jeter sa gourme ! Puis, après la Seconde Guerre mondiale, il fonde » l’Association franco-américaine » qui finance de nombreuses expositions. Il loge Marie Laurencin dans un des pavillons de la cour. Il loue également au sculpteur américain Jo Davidson le pavillon situé à l’angle de la rue Duroc. Pour le seigneur qui vend l’histoire de la France, c’est parfait.

Après la mort du Comte qui n’a pas d’enfant malgré ses nombreuses maîtresses, l’hôtel est acquis par le baron Élie de Rothschild et la baronne, née Liliane Fould-Springer. Dans les années 1970, les Rothschild cèdent l’hôtel au président de la République de Côte d’Ivoire, qui en fait sa résidence parisienne jusqu’à sa mort, un juste retour de l’argent de la France Afrique.

Toujours propriété de la République de Côte d’Ivoire, l’hôtel est laissé à l’abandon et se dégrade lentement. En 2008, la Côte d’Ivoire met en vente une centaine de pièces du mobilier pour financer les travaux de restauration. Le seigneur aurait-il trouvé son nouveau château au cœur de la capitale, pour une maison qui oscille entre l’ancien régime et le nouveau régime, « Comme j’aime ». Autrefois, les commerçants bourgeois achetaient leur particule, aujourd’hui, ils achètent leur château, mais « dans quel monde Vuitton ! ».

FM

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