BALENCIAGA LA FOIRE DES TÉNÈBRES
Baptisée « Capitale B » comme Bain de fou, pour la trempette de la renommée, un défilé digital en time-lapse et tourné devant l’emblématique adresse du 10, avenue George V. Une chose est sûre ; Tonton Cristobal n’est pas de retour. Et avec Demna, le « Géor-rien », les podiums sont toujours éclairs du néant. Le coutumier continue à construit sa légende tout seul, et même sans public, il insiste à diffuser son poison dans « l’An pire » de la mode qu’il veut construire autour de lui.
Des silhouettes munies de solaire se faufilent sur le trottoir, non loin du « 10 ». Les fans sauront de quoi je parle. A pied, sur une planche de skate-board, des parisiens incertains promènent leurs chiens, d’autres transportent des colis… cela s’appelle des livreurs, et parmi eux des paniers de courses. Des passants affairés se croisent puis s’abritent des pluies soudaines, ce qui prouve bien que dans sa vision, qu’il n’a pas voyagé à Paris depuis longtemps. Un Paris idéalisé pour faire plaisir à la reine Magot, salonnarde en chef de la mode et de ses courtisans.
Les hommes habillés d’un manteau mi-tartan mi-matelassé en laine sarde, des trench-coats noirs de jais et jupes façon serviette, baptisées « Towel Skirt », superposées à des pantalons de jogging baggy pour les « Jails Heure » de la Fashion Week. Dans le giron du groupe de luxe Kering, mené par le fils du Prince de Venise, celui-ci adopte le profil bas de Prométhée, depuis le scandale des publicités controversées en décembre dernier, donc pas de logo ni nounours. Mais, en ce qui concerne Demna Gvasalia, si l’empire du néant vous attire si éperdument, alors régnez-y, mais surtout restez-y.
FM.