LA SAVIEZ-VOUS ?

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La rue Saint-Honoré, qui conduit au Palais-Royal, voulu par le Cardinal de Richelieu, révèle toujours des découvertes, et Armand Jean du Plessis, de son vrai nom (Richelieu pour les bimbos), veut être au plus près du Louvre. Espace occupé aujourd’hui par le Conseil d’État, le Cardinal Richelieu a, en effet, fait construire une salle de théâtre dans son palais où la troupe de Molière s’installe dès 1662, et deviendra la Comédie-Française.

Onze ans plus tard, c’est la disgrâce pour Molière ; sa vie sentimentale est un échec et il crache ses poumons… Sur la scène du Palais-Royal, il joue pourtant « Le Malade Imaginaire », mais le 17 février 1673, peu avant la quatrième représentation, il tient ces propos remplis d’amertume : « Ma vie a été mêlée de douleur et de plaisir, je me suis cru heureux, mais aujourd’hui, je suis accablé de peines sans pouvoir compter sur aucun moment de satisfaction et de douceur. »

A 16 heures, le rideau se lève et sur scène, habité par son personnage, Molière paraît mieux se porter. Jusqu’au final, tout semble bien se passer, comme si le comédien n’attendait que la dernière réplique pour s’effondrer. Et soudain, il se fige, pâle et immobile, puis exulte un flot de sang…

Une chaise à porteurs le conduit chez lui, rue de Richelieu, il mange un peu, se couche, pose la tête sur l’oreiller, bourré d’un somnifère puissant qui devrait l’apaiser un peu… Mais, sa main se crispe, il n’y a plus rien à faire. Ce fauteuil sur lequel Molière joua pour la dernière fois, ce fauteuil vieilli et dévoré par le temps, est conservé sous-verre comme une relique à la Comédie Française.

Tous les 17 février, jour de deuil, une reproduction géante du fameux fauteuil est exposée place Colette, devant le théâtre, afin que les passants aient une pensée pour le maître de la scène. Certains racontent que, comme les groupes de luxe vendent l’histoire de la France, il est probable que l’on retrouve un jour ce fauteuil dans une collection de meubles du maître de Granville. Mais, vous savez ce que je pense des rumeurs ; elles sont transportées par des rageux, acceptées par des imbéciles et se répandent par des idiots.

FM

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