LES SOUS-DOUÉS EN COUTURE

Non classé
J’avais raison et je n’en tire pas gloriole. Voilà ce que j’écrivais, à l’époque, sur ce petit génie de la mode trouvé par l’homme des Cévennes, monté à Paris pour être couturier. Dans sa vision autocentrée, il se prend pour un mannequin dans un appartement RB & B de Los Angeles, et parle anglais comme une vache espagnole.

Charles de Vilmorin, cet homme à l’habit triste avec sa torve de faux Gréco, sorte de décoction de Pierre Bergé macéré dans le jeans rance de St Laurent, comme une oscillation d’un pendule entre l’Eucharistie et le lupanar, mais surtout, l’un des plus grands bluffeurs des couturiers qui est poussé dans les « verges » de la maison Morand ! Son intelligence n’est pas médiocre, mais son œuvre l’est, parce que son esprit est tourné vers le vide. Sa grand-tante Louise de Vilmorin, célèbre femme de lettres et compagne d’André Malraux, dont ce dernier lui aurait dit : « Rentre ici Charles avec ton terrible cortège de couturiers sans talent… » 

Comme un vieil acteur famélique, sans emploi, sorte d’épave de la bohème qui échoue un soir de dèche à l’asile de nuit, les écoles de la Chambre syndicale, qui n’existent plus d’ailleurs, il va rejoindre ses collègues copistes professionnels au linge douteux, qui somnolaient pendant les cours de Maître « Wargnier », ce génie de la couture et des phrases ampoulées d’Hermès. A l’origine, ses idées étaient certes grandioses, mais le résultat est très médiocre, surtout pour la maison Rochas. J’ai, quand même, une pensée émue pour cette femme sublime, Nelly Brignole, la muse de Marcel Rochas, qui doit se retourner dans sa tombe. Qui voudra maintenant de ce couturier qui ne sait pas coudre ? Jacquemus, peut-être ?

FM

Laisser un commentaire