SOIS JEUNE ET FAIS-TOI

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L’affaire est entendue : les valeurs de la génération actuelle n’ont rien à voir avec celles des générations précédentes ; une génération de « mutants » moitié bobos hybrides. A mon époque, je rêvais de conduire une Porsche sur les autoroutes allemandes à tombeau ouvert, eux rêvent de trottinettes et de vélos. Les toilettes de l’histoire sont toujours pleines de suppositoires de Satan.

Il y a aujourd’hui une transformation des âges de la vie que chacun peut observer, mais aussi de la maturité qui régresse. Les marqueurs qui séparaient traditionnellement la jeunesse de l’âge adulte ne fonctionnent plus. Le diplôme, le service militaire, l’entrée dans le monde du travail ou l’installation en couple : ces rites de passage n’existent plus vraiment. L’adolescence se prolonge, ils deviendront « vieux » de plus en plus tard et c’est au plus grand désespoir des parents qui continuent à les entretenir, on les appelle des Tanguy sans fin.

Ils ont le regard rivé sur l’écran de leur smartphone, le casque bien enfoncé dans leurs oreilles, indifférents en apparence au monde qui les entoure. Ils veulent faire leur guerre, celle des générations qui n’aura pas lieu par manque de courage d’ailleurs. Pour moi, les jeunes d’aujourd’hui ressemblent à bien des égards aux jeunes d’hier. De fait, on retrouve dans cette génération les traits qui caractérisent la jeunesse depuis toujours : l’impatience, l’insolence, l’inconstance, l’incompétence, la fébrilité, la passion, … Mais alors, d’où vient cette rupture ?

Elle provient probablement de l’évolution de la société et de ses défauts, car l’incohérence de celle-ci et l’évolution des mœurs expliquent le mal-être des jeunes d’aujourd’hui. Nonobstant, il convient de rappeler qu’une part non négligeable de ce manque d’intérêt de l’adolescent pour ce qui vient de l’extérieur résulte de la situation psychique dans laquelle se trouve cet humain, de contrefaçon en pleine mutation, et de ce fait en grande insécurité.

Tel le homard en pleine mue auquel Françoise Dolto le décrivait, avec cette propension à se négliger physiquement ou à rester des heures durant affalé sur son lit à jouer aux jeux vidéos pour se noyer dans l’oubli. Il est finalement entièrement occupé par lui-même, pris par ses doutes, ses hésitations, ses angoisses dans lesquels il doit faire des choix d’un changement futur à opérer.

Après avoir entendu d’anciens militants de Mai 68 et leurs tentatives de régler par leurs luttes d’alors quelques problèmes œdipiens restés en suspens, nous ne sommes pas étonnés d’entendre à présent d’autres ex-ados repérer dans leur engagement écologiste une lutte contre la pollution et pour la pureté, visant au moins autant à calmer quelques inquiétudes personnelles qu’à garantir l’avenir de la planète.

FM

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