SOUVENIR DU BOUT DU MONDE
Mon âme est devenu un puit sombre où le soleil ne descend plus vraiment, et parfois, je me mets à rêver de cette plage du bout du monde avec ma belle, celle dont la peau blonde comme le blé, qui m’a suivi jusqu’au bout de la terre. Je suis dans le pays des longs nuages blancs avec cette vision qui est celle de découvrir une terre sauvage, dominée par la couleur bleue et où le soleil si chaud et si dangereux nous dessèche la peau. Un inédit jaune, lumineux et profond, pour une plage le long de la côte qui semble s’étendre à l’infini. Terre sauvage et mystérieuse, et quand Cat glisse une fleur de tiaré dans ses cheveux, je me sens comme le premier homme sur terre découvrant la première femme.
Nous étions seuls dans une immensité à mille quatre cents kilomètres de tout, et la chaleur aidant, nous sommes allés nous baigner. Surpris par les compagnons qui sont venus nous assister surgissant des eaux et bondissant, éclaboussant et jonglant avec les vagues sans jamais nous toucher.
Ils s’appellent Flipper, pour nous européens, et comme un cercle de bonheur, ils dansaient autour de nous en nous frôlant et jouant avec les vagues qui elles nous bousculaient plus que de raison. Ils étaient là, pour nous dire que nous faisions partie de la grande famille des mammifères. Une journée inoubliable où les dauphins surveillaient notre baignade sur une plage, où nous avons appris, longtemps après, qu’il était interdit de se baigner car trop dangereuse par ses courants millénaires, mais, ce jour-là, nos anges gardiens s’appelaient les dauphins.
FM