WINTOUR MOI MOCHE ET MÉCHANTE

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Une atmosphère d’argent et de privilèges, c’est l’environnement de la Wintour. Brute et harceleuse qui vogue dans une série d’écoles privées du nord de Londres où elle a souvent été renvoyée, mais la diablesse ne s’intéresse pas au monde universitaire. Elle s’intéressait surtout à elle-même ; se faisant faire des soins du visage toutes les semaines dès le début de son adolescence et surveillant son poids de manière obsessionnelle pour rester très mince. À l’âge de quatorze ans, elle s’est fait couper les cheveux pour obtenir le fameux carré Mireille Mathieu, qu’elle a gardé depuis ; cela restera sa vision du changement. Elle séchait souvent les cours et adorait des vêtements achetés la veille pour les boîtes de nuit et rendus le lendemain à la boutique. Son père la consulte souvent sur des idées de mode pour son journal, et elle quitte l’école à l’âge de seize ans, après une dispute au sujet de l’uniforme. C’est l’histoire qu’elle raconte pour la rattacher à la couture mais, en fait, c’est pour agression sur une autre élève.

À l’âge de 21 ans, ses parents lui ont organisé une fête d’anniversaire à l’hôtel Savoy. À cette époque, elle a reçu deux énormes héritages de parents éloignés, qui lui financent sa vie et lui ont permis de s’offrir autant de vêtements de marque, de voitures de luxe et d’appartements luxueux qu’elle le souhaitait. Ce qu’elle souhaitait également, c’était un emploi de pouvoir dans le secteur de la mode, et plus précisément dans un magazine de mode. Ces postes n’étaient jamais bien rémunérés, mais cela n’avait pas d’importance pour elle.

Elle obtient son premier emploi grâce à son look, bien qu’elle n’ait aucune expérience mais surtout ayant couché avec le patron, un ami de son père venu à son anniversaire. Harper’s & Queen l’a engagée comme assistante de mode, et rapidement, elle a été promue rédactrice en chef adjointe. Elle se montrait impoli et insupportable pendant les heures de travail. C’est également à cette époque qu’elle commence à porter d’énormes lunettes de soleil. Nombreux sont ceux qui se sont moqués d’elle pour cette affectation, d’autant plus qu’elle les porte souvent la nuit. Il est fort probable qu’il s’agisse de verres correcteurs et qu’elle soit myope comme une taupe. Elle a brigué le poste de rédactrice de mode lorsqu’il est devenu vacant, bien qu’elle n’ait pratiquement aucune expérience. Le poste a été attribué à Minnie Hogg, une journaliste très expérimentée, et Wintour a fait de son mieux pour la décrédibiliser et finit par être évincée. Trop c’est trop.

En 1975, elle déménage à New York et trouve rapidement un emploi au Harper’s Bazaar en tant qu’assistante de mode. Elle avait des idées très arrêtées sur ce à quoi devait ressembler une séance photos de mode, même si ses idées ne correspondaient pas au cahier des charges. Ses supérieurs ont été étonnés par son refus de faire des compromis, alors qu’elle n’était qu’une débutante, et au bout de neuf mois, elle est licenciée.

Anna, pour les intimes, a ensuite travaillé pour le magazine Viva, un magazine pornographie destiné aux femmes. Vous remarquerez qu’elle n’en a jamais parlé cachant ce passé honteux pour refaire son histoire. Elle a ensuite travaillé en free-lance et, en 1981, elle a de nouveau trouvé de l’or grâce à ses contacts en obtenant le poste de rédactrice en chef de la mode au New York Magazine. Son esthétique correspondait à celle des yuppies des années 80 : beaucoup de femmes minces, bronzées et musclées dans des tenues de travail sexy, avec des gratte-ciel en toile de fond.

Ses photos attirent l’attention d’Alexander Liberman, le directeur de Vogue. Il lui a demandé si elle voulait devenir directrice de la création du Vogue américain, un nouveau rôle. C’est une position délicate, officiellement en dessous de la rédactrice en chef, Grace Mirabella, mais avec un droit de regard définitif sur de nombreux départements. Elle critique ouvertement, comme à son habitude, Mirabella lors des réunions et sème la confusion, jusqu’à ce qu’on lui interdise de s’occuper de la section mode. Selon la rumeur, elle a très mal vécu cette décision, fondant en larmes en permanence et pleurant tous les jours au téléphone avec son fiancé. La direction de Vogue n’a pas été tendre non plus, mais la confrontation avec les autres employés était épouvantable.

Ce que voulait Anna Wintour, c’était le poste de rédactrice en chef, et ce qu’elle a obtenu était inattendu : la rédaction du British Vogue. Beatrix Miller prenait sa retraite. Donc en 1985, Wintour s’installe à Londres avec son fils Charles, âgé de deux mois, mais sans son nouveau mari, David Schaffer, un psychologue pour enfants qui doit rester à New York pour son travail.

Dans le tout premier numéro de Vogue, elle commence par licencier deux rédacteurs de mode, un critique de restaurant, un rédacteur en chef de l’habitat, un rédacteur en chef de la nutrition et un rédacteur en chef adjoint pour les articles de fond. Dans le deuxième numéro, elle licencie le rédacteur en chef des rubriques, ainsi que les critiques de théâtre et de cinéma. Nombre d’entre eux étaient de vieux amis de la famille et la connaissaient depuis l’enfance. Wintour a également redécoré les bureaux, qui étaient en piteux état, et le style du magazine a également changé. Au lieu d’être intelligent, fantaisiste, ironique et légèrement excentrique, il est devenu dur, propre et axé sur le pouvoir de la femme.

L’histoire raconte que Madame Wintour se lève à 5 heures du matin, passe une heure à jouer au tennis, une heure chez le coiffeur et à se faire maquiller, avant d’arriver au bureau à 8 heures. Elle va à des fêtes, mais c’est pour le travail, et elle n’y reste jamais plus de vingt minutes. Elle se couche à 22 heures. Son personnel et ses lecteurs devraient idéalement avoir la même discipline. Le personnel, au moins, a résisté. Beaucoup de ceux qui n’ont pas été licenciés sont partis vers une atmosphère plus conviviale.

En 1987, Wintour a été écartée. trop c’est trop, elle est, encore une fois, licenciée sans préavis. Elle se voit alors confier « House and Garden », un autre titre de Condé Nast, avec lequel elle peut jouer. Elle fait la même chose que pour Vogue UK, elle procède à des licenciements massifs et à des changements, notamment en changeant le nom en H&G. Les séances photos mettent en scène des mannequins maigres qui peuplent les intérieurs, et la presse appelle la publication « House and Garment » (Maison et vêtement) et « Vanity Chair » (Chaise de vanité). Au bout de huit mois, le magazine disparaît, encore une faillite à son actif.

Il est peut-être surprenant de constater qu’en 1988, Anna Wintour a obtenu le poste dont elle avait toujours rêvé. Elle est désormais rédactrice en chef du Vogue américain. Elle occupe ce poste depuis lors. Wintour a conservé la même attitude et la même réputation de dureté. Le livre à succès « Le diable s’habille en Prada », écrit par une ancienne assistante et interprété par Meryl Streep, l’a critiquée, et le film encore plus. Mme Wintour a également été la cible des défenseurs des droits des animaux pour son amour de la fourrure. En réponse, elle a participé à un documentaire, « The September Issue », sorti en 2009 pour rétablir l’équilibre et l’humaniser. Mais, sa réputation de tueuse, ainsi que de « bankrouteuse » de sociétés est méritée, mais pour sa plus grande chance, elle est dans un métier ou personne ne connait rien même pas la mode, alors au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.

FM

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