NINA RICCI MY ENFER LADY
L’invitation à la première de la collection de Harris Reed, anglo-américain comme directeur de la création de Nina Ricci, est à ne pas manquer ! Depuis la pomme de Jeanine Brito, la brillante a visiblement perdu de son éclat, je l’aurais bien coupé ce roseau dépensant (Reed/roseau). Il me faisait songer à un vieil acteur famélique sans emploi, sorte d’épave de la bohème qui échoue un soir de dèche à l’asile, et suite à un refus, finit en habitué de l’I.F.M, l’Institut Français de la Moche.
Pour les entrées, une robe abat-jour noire à pois avec un nœud surdimensionné, pas que le noeud d’ailleurs ! Tandis que les mannequins se pressaient avec des rayures épaisses noires et blanches qui me rappelaient les costumes de Cecil Beaton pour Audrey Hepburn dans « My Fair Lady ». Il pensait ce manifestant aphone que nous ne le verrions pas : « mais vas-y coco, magne toi l’inculte ». Nous aussi nous sommes «culturationnés».
Entre le ciel et sa mère, c’est un voyage fantastique que propose l’homme de la cité des anges, il nous emporte dans une procession au Père Lachaise pour la marque « Pet à son Âme ». Est-ce que Harris Reed sera à la hauteur de l’honneur qu’on lui a confié ? Il semble que le créateur ne soit pas dérouté de produire un show que même les filles de mauvaise vie de la Tour Maubourg auraient renié, un Pfffff de dégoût, mais il est vrai que tous les égouts sont dans la nature.
C’était l’un de ces après-midi magnifiques sans les giboulées de mars, où les reflets d’un instant magique s’emparaient des ponts de Paname pour les faire briller. Voici la déferlante non érotique, d’un semblant de prodige vide de création, et cela m’a donné le sentiment d’être dans un cabaret d’un nouveau dieu vivant qui produit les rêves de kérosène et marche sur « lot » du nid de cocottes, à la manière d’une certaine promenade biblique.
Je ne peux m’empêcher de penser à ce délicieux Robert Ricci disant à mon père : « il nous faudrait un homme comme vous pour venir réguler cette profession et y mettre un peu d’ordre ». Quel Monsieur ce Robert Ricci ! Comme il y en avait autrefois. Je produisais pour lui ses flacons en cristal de l’Air du Temps, dans un monde qui était autrement que celui-ci. Pour la collection, vous jugerez sur pièce, les photos décrivent assez bien celle-ci.
FM