ON AURA TOUS VU DE LA POÉSIE
Un prêtre avait mentionné que l’univers avait commencé avec la phrase… « et la lumière fut ». Un physicien lui avait répondu qu’il pouvait acquiescer cette formule si elle était légèrement modifiée par… « et l’énergie piézoélectrique fut. » Il est temps d’envisager, que de façon analogue, nos énoncés poétiques seront éventuellement reformulés par des disciplines scientifiques.
La poésie sera à la remorque des visions du monde un peu archaïque aujourd’hui. Pourtant le nouveau télescope, James-Webb, nous montre un univers plein de poésie dans la mécanique céleste. Voilà donc deux designers de mode à la recherche de leur contribution au savoir, quant à la nature de la réalité corrélative.
Quant au sentiment d’exister, lorsque certains suggèrent que les notions même, parmi les plus difficiles à comprendre de la physique des particules, doivent être vulgarisées par l’écho poétique ou la création de mode, ils font partie du petit nombre de couturiers qui croient à la contribution de la poésie dans le processus de découverte de la mode de demain, et leur laboratoire d’expérimentation est bien plus grand que les grandes maisons n’en n’ont cure.
Oscar Wilde disait qu’il révélait l’art en cachant l’artiste, ajoutant peut-être faut-il révéler l’art en brûlant les œuvres puisque les œuvres persistent dans une mémoire invisible. Ainsi le peintre, le poète ou le couturier, qui sont plus ouverts au monde que d’autres, participent à une idée du chant morpho-poétique intelligent et sensible, qui se déploie et s’ouvre à travers nous sur le podium du Paradis Latin. Incroyable de penser que les seuls qui créent pour la Haute Couture, ce laboratoire d’expérimentation, ne font pas partie du sérail de celle-ci. (Le mot sérail provient d’une variation en italien du nom persan « saray », qui signifie « palais », ou « cour fermée », c’est selon. Etonnant, non?
FM