LA MENCHARI N’EST PAS EN ASIE
Le yeux écarquillés, je ne savais pas, à cet instant, que les vitrines, qui me fascinaient, étaient l’oeuvre de Leïla Menchari, et le jour où je l’ai appris, son nom a raisonné dans ma tête comme un voyage extraordinaire. J’étais là, petit garçon, amené par ma mère pour venir voir un spectacle féérique, rue du Faubourg Saint-Honoré. Après des années de collaboration, Hermès rend hommage à sa décoratrice en charge des vitrines et une exposition baptisée Hermès à « Tire-d’Aile » ou « Les mondes de Leïla Menchari » se tiendra au Grand Palais jusqu’au 3 décembre.
Un maillot jaune, une peur bleue, une copie blanche et beaucoup de matières grises pour la reine des couleurs… La mémoire est comme un arc-en-ciel, mélancolie des sympathies semblable à un quai de gare tout bruissant de partances et de déchirements en lumière.
La jeune Leïla, en poussant la porte d’Hermès, ne pouvait pas imaginer qu’elle y finirait sa carrière. Diplômée des Beaux-Arts de Paris, après avoir étudié les arts plastiques à Tunis, Annie Beaumel la prend sous son aile et lui demande d’imaginer une calèche pour exposer à l’occasion du lancement du parfum « Calèche ». Jean-Louis Dumas, PDG d’Hermès, à l’époque, est rapidement séduit, lui aussi, mais les hommes de goût, comme Jean-Louis sont des hommes rares. A l’occasion de l’exposition, un ouvrage baptisé Leïla Menchari, « La Reine Mage », sera également ré-édité en co-édition avec Actes Sud, éditeur arlésien complice d’Hermès depuis plusieurs années.
FM