FERRAGAMO LA CHAPELLE DU VIABLE
C’est Maximilian Davis, qui, pour Salvatore Ferragamo samedi, a présenté tranquillement, mais probablement peut-être trop tranquillement, sa première collection pour la marque. A 27 ans, cet anglais, originaire de Manchester, dit continuer à s’imprégner de la culture italienne et à étudier l’héritage artisanal de la maison, pour redéfinir la femme Ferragamo. La mission de Davis, soumis au PDG Marco Gobetti, qui avait, en son temps notamment, recruté Riccardo Tisci, appelé chez Givenchy « poussière d’ange » mais aussi Phoebe Philo chez Céline qui rêve maintenant plus de son retour que de son départ.
Attirer une nouvelle génération de clients à la pointe de la mode est le leitmotiv. Inspiré par le fondateur, cordonnier d’Hollywood de son état, Davis a repris les thèmes du coucher et du lever du soleil par le biais de tissus dégradés et imprimés qui sont eux-mêmes inspirés par la série « Sunset » de l’artiste Rachel Harrison. Il a déclaré dans les coulisses : « Ré-énergiser l’ADN », en proposant une foule de références ; depuis une paire de sandales scintillantes portées par Marilyn Monroe en 1959, jusqu’au pantalon beige et au tailleur fluide pour faire un clin d’œil à la collection de 1988. Bref, il a été fouillé dans la nécropole Ferragamo !
Des archétypes de vêtements avec des détails pour une sensualité désinvolte, que l’on retrouve dans des robes transparentes et les hauts de soutiens-gorge scintillants pour faire briller les hauts de Hollywood des Arméniennes du coin. Le sien est à Ferragamo ce que le graphique sexy est à Tartuffe de Molière (seuls les érudits comprendront). Centré au départ sur des couleurs unies principalement le noir, le blanc et le rouge avec deux imprimés et en addition un léopard dessiné à la main venant directement probablement du tigre des caraïbes bien connu, pays de ses origines.
Défilé en plein air dans la vaste cour d’un séminaire du XVIIe siècle qui n’a jamais pris son envol, et la messe est dite, car les vêtements souvent trop simples, et les accessoires perdus au milieu de rouge voulant refléter l’amour et la passion, mais aussi le coquelicot, mot qui apparaît au XVIe siècle, dérivé de cocorico, parce que la fleur rouge faisait penser à la crête du coq, mais ici le coq est à faune. Pour une première collection, je dirais plus « Coco Ricain » que Coco Rico. Mais, nuance nous dit la maison, le créateur ne tombe pas, il apprend le sol. Mais, dans quel monde Vuitton!
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