PATRICK KELLY 120 BATTEMENTS PAR MINUTE

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Sur son épitaphe, au Père-Lachaise, on peut lire « Nothing is impossible ». Qui se souvient aujourd’hui de ce couturier Afro-Américain, Patrick Kelly qui a marqué la mode des années 1980 par ses collections colorées, facétieuses sans être irrévérencieuses, et hautement symboliques. Il a été le premier Afro Américain à être admis à la Chambre Syndicale du prêt-à-porter des couturiers et des créateurs de mode, la prestigieuse instance dirigeante de l’industrie française.

« Je veux que mes vêtements fassent sourire », disait-il. Une exposition lui a été consacrée sous le nom de «Runway of Love» explorant les différentes facettes de l’artiste, disparu des suites du Sida en 1990, après une carrière météorique d’à peine cinq ans. Sa grand-mère qui recousait régulièrement les boutons manquants de ses vêtements en utilisant des boutons de différentes couleurs qu’elle avait à sa disposition, faute de pouvoir acheter les originaux, Patrick Kelly en a fait sa marque de fabrique.

Evocation de son sud natal par une salopette en jean trop grande, tenue habituelle des ouvriers et des paysans américains, puis des défenseurs des droits civiques. Patrick Kelly tente sa chance à Paris en 1979, poussé par son amie top model Pat Cleveland. Il travaille d’abord anonymement pour plusieurs marques de prêt-à-porter, dont Eres.

Avant sa mort, il avait rendu un hommage appuyé aux grandes maisons, qui l’ont inspirées, en reprenant certains de leurs codes tout en y imprimant sa griffe. Les petits nœuds, si chers à Nina Ricci et non pas à Mabille, sont déclinés à l’infini de mille couleurs. On retrouve également le tweed de Chanel, mais avec des boutons oversizes en plastique, ou encore les drapés qui rappellent la maison Grès dont il était passionné. Voilà donc un couturier tombé dans l’oubli, un autre Afro-Américain de génie après Virgil Abloh. Ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier, ne dit-on pas

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