A MICHEL QUI AIMAIT TANT MES TEXTES

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Tu étais le plus reconnaissable de nos acteurs Français, et c’est moi qui vais te rendre aimable, toi l’homme de « La femme infidèle » si froid et si machiavélique. Tu planais en apesanteur les yeux brillants, pleins de candeur, et de subtilité, bouche en croissant au beurre pour jouer « Le Colonel Chabert ». Ce soir, je broie du noir car je viens de perdre ton au revoir, et j’ai les mains moites, les mêmes, que ce chef d’entreprise haïssait, si bien modelé dans « Le Jouet ».

Voici mes cortèges de larmes qui tombent, et je suis pétrifié par cette nouvelle. La gorge serrée et le cœur battant, je voudrais une dernière fois voir ton sourire, même si celui-ci doit me coûter ma fortune, car il enrichira ceux qui le recevront, sans appauvrir celui qui le donne.

Ton souvenir restera éternel, et personne n’est assez riche pour s’en passer ni assez pauvre pour ne pas le mériter. Tu créais le bonheur dans les foyers et tu étais le signe sensible de l’amitié de « Tous les matins du monde ». Nul n’a autant besoin d’un sourire même sarcastique que celui qui perd un ami. Alors, salut l’artiste, adieu à ce tigre recréé par la magie de ton interprétation où Michel tu te glissais avec génie dans la peau de « Clémenceau » pour au final nous donner un bouquet d’émotion.

Voici le sentiment de la vie réelle qui t’abandonne aujourd’hui peu à peu, sous les ondes insondables de cette mer où les rêveurs des théâtres, ont laissé leur raison, sous les applaudissements.
F

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