CARNET DE GUERRE JOUR TROIS

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Voici bien le monde de notre siècle, certains meurent pour la liberté, d’autres en rient. Incontestablement Zelensky est le dernier héros de l’Europe, le petit acteur que Poutine n’a pas pris au sérieux pensant dans sa grosse tête « bouffie de beauf  » que le courage se calcule en masse musculaire, et que l’on peut refaire le Printemps de Prague.

Pendant ce temps, chez LVMH à Moscou on organise un cocktail avec sushi. C’est la sainte proportion du business avant tout qui, comme d’habitude, est la plus forte. Des client(e)s fortuné(e)s qui, eux, n’iront pas défendre la liberté car quand l’Europe sera à feu et à sang, ils partiront dans leur jet privé vers une île paradisiaque pour attendre sur leur tas d’or la fin du monde autour de leurs enfants et de leurs petits enfants.

J’arrive à Kiev à un point symbolique le lieu‑dit Babi Yar ; vaste ravin situé dans la périphérie de Kiev, qui était autrefois un immense charnier où furent entassés les corps de milliers de Juifs et d’autres fusillés entre les 29 et 30 septembre 1941 par l’Armée Rouge. Un ravin abrupt, telle une dalle grossière, où l’effroi des morts d’antan me prend à la gorge. J’ai aujourd’hui en solidarité avec leur âme, le même âge qu’eux.

Ma vie était comme l’eau qui ruisselait dans le temps, sans rencontrer d’obstacles vraiment durs, et elle voulait ressembler à un ciel sans nuage, un ciel rempli d’espoir et non de rage. J’avançais sur ma route sans regarder derrière moi les autres, ceux qui jugent et discriminent sans jamais avoir le courage de se montrer, bien planqués dans leur bureau de l’avenue Montaigne.

J’attendais ce moment pour expliquer ma tristesse d’apprendre que de vivre dans ce monde de lâches ne me sciait pas, et que les coups de couteau dans le dos de ces mesquins sans visage m’importent peu. Ici avec l’arme que j’ai, je vais tirer sur des gamins de 20 ans et même si je les immobilise seulement, leurs blessures seront irréversibles. Jeunes russes venues tuer leurs propres frères sans savoir pourquoi. Et pendant ce temps, la Fashion Week de Paris suit son cours dans l’indifférence la plus totale, où seulement un courrier demande de venir avec gravité, alors que les couturiers Russes n’ont toujours pas été éjectés du calendrier en répression comme toutes les autres professions, même les footballeurs, un comble!

C’était Anonymode de Kiev

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