MODE IMMATÉRIELLE

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La mode immatérielle, en pleine expansion, va-t-elle s’imposer durablement dans les Fashion Weeks du monde ? Il y a, en tout cas, un petit monde qui se réjouit : les nuls en modéliste qui sont maintenant légion. Des vêtements et des accessoires qui n’existent pas et qui s’échangent pour des montants allant de quelques dizaines d’euros à plusieurs milliers… Un comble !

Gucci lançait sa première paire de sneakers virtuelles et imaginaires avec lesquelles on ne peut pas marcher à moins de prendre deux Ipads et se les enfiler aux pieds. Dessinées par Alessandro Michele, elles ont été fabriquées par Wanna, une entreprise biélorusse spécialisée dans la réalité augmentée. Les « Gucci Virtual 25 » sont en vente à 12,99 euros sur l’application de la maison italienne et sur l’e-shop, il faut compter entre 500 et 800 euros pour acquérir une paire « réelle ». Elles peuvent aussi être portées via une plateforme de jeux vidéo.

Depuis trois ans déjà, la mode se « digitalise » et les mannequins digitaux de Balenciaga, sorte de robots humanoïdes posant dans des éditos, remplaceront bientôt les Bimbos de supermarché. Dans cinq ou peut-être dix ans, une part relativement importante des revenus des marques de mode proviendra des produits numériques. Gucci n’est pas le seul à investir dans la mode immatérielle, le Seigneur des Arnault prend aussi sa part de virtuel, car un rien égale beaucoup d’argent.

Chez DressX, acteur de cette mode sans contact, on trouve des doudounes menthe à l’eau, des costumes à carreaux auréolés de volutes vert fluo pour 40 euros. Sur TikTok, le hashtag #digitalfashion cumule plus de 4,7 millions de vues. Privées de shows physiques depuis le début de la pandémie, les marques développent leur présence en ligne : Marc Jacobs et Valentino, par exemple, ont lancé des pièces virtuelles pour habiller des avatars.

Les marques flirtent désormais sans complexe avec le gaming et en décembre, Balenciaga présentait sa collection sous la forme d’un jeu vidéo : « Afterworld: The Age of Tomorrow ». Il y a quelques jours, Burberry dévoilait ses skins pour les personnages de « Honor of Kings », disponibles en Chine seulement. Un pays où les meta univers virtuels plus vrais que nature prolongeant le monde réel tournent à plein régime, il faut essayer d’oublier le régime Chinois et passer directement au rêve. La mode virtuelle est en train donc de passer un cap.

La mutation est profonde et générationnelle. Les marques parient sur le fait que les consommateurs vont accorder de plus en plus d’importance à leurs looks digitaux via leurs avatars, c’est un nouveau monde loin de Pascal Marrant qui s’ouvre.

Anonymode

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