AUVERGNAT MAIS PAS TROP
Bon, je sais, je vais en froisser plus d’un chez « Ernst and Young », mais comme disait l’autre, « sans liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ». Blâmer, n’allons peut-être pas jusque-là, mais en nourriture comme en littérature, il faut mieux maîtriser ses classiques. Blâmer, c’est probablement trop fort, un peu trop punitif, un peu trop définitif aussi. Disons plutôt, avertissement, mot rouge sur le carnet des indices d’insatisfaction. Bref, avec ce patron-là, nous allons essayer de ne pas prêcher dans le désert ! Saint-Palais priez pour nous.
On avait tellement lu de bons avis sur Google que nous y sommes allés les yeux fermés sans réserver. Trop contents d’avoir une table à la réouverture, ni la pluie, ni le froid n’ont entamé notre enthousiasme. C’est un peu théâtral; le Plateau de Millevaches à Beaubourg, un peu façon l’Auvergne de gens qui ne sont pas Auvergnats ! A peine assis, on nous invite à déguster un pâté de porc.
Le serveur virevolte comme une « attachée de peste » avant une collection de couture de la mode Française. Nous prenons la côte de bœuf, et pas de chance pour la jeune Bimbo, qui m’accompagne, car j’ai les meilleures tranches. Elle essaie désespérément de mâcher pour finalement recracher les morceaux un à un, elle qui usuellement aime les nerveux. Pas mieux avec l’aligot sec comme le désert de Gobi car visiblement il avait été réchauffé au spot rouge de la cuisine du diable. Le vin proposé est bien et la mousse au chocolat superbe, mais le clafouti de la Venus crapuleuse était un étouffe-crétine, « cela ne m’a pas vraiment étonné ! ».
Tout cela pour 158 euros à deux sans prendre d’entrée. Désolé, mais c’est vraiment trop élevé pour une terrasse sous la pluie qui n’en ait pas une. On n’a pas été charmé par l’inventivité bien que l’envie de bien faire était là. Alors cela n’est pas pêché seigneur. Malheureusement, aucun plat n’a vraiment réussi à nous épater, c’est bien exécuté, propre, sérieux, mais pas vraiment singulier et nous cherchons toujours l’illumination de nos papilles. Les idées sont absentes comme les goûts d’ailleurs, mais nous mettrons cela sur le compte de la reprise.
A noter : ayant déjeuné sous la pluie sans que l’on nous prête un parapluie ou que l’on nous propose une autre place, on aurait pu nous offrir les cafés. C’est ce que l’on appelle un geste commerciale ! Et, pour finir, la bitumeuse, qui m’accompagnait, a été malade toute la nuit ce qui a véritablement entamé la fin proche de ma vie sexuelle et cela c’est impardonnable, car à ce prix une boulonneuse professionnelle m’aurait coûté le même prix.
Anonymode