CHANEL ENTRE RÊVE ET MAXIMALISME ABSURDE

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La marque aux deux « C » appelle au rêve, et en ces temps troublés, cela serait même notre ultime moyen d’évasion. Dommage que l’évasion en question se fasse en talons « Louboucatin » dans un décor qui évoque un cauchemar baroque que Marie-Antoinette sous LSD ne renierait pas.

Nous voilà plonger la tête la première dans l’univers du conte qui n’est pas de Monte-Cristo. Cependant, attention, pas le conte dans lequel les princesses trouvent un prince charmant. Non, ici, on parle de celui où l’héroïne se perd dans une forêt hantée de pièces hors de prix, peuplée de bimbos figées dans des postures énigmatiques autour d’un nœud noir, et d’un ruban géant qui semble crier : « Attachez vos ceintures, ça va secouer  » une vraie histoire de BDSM.

Alors que Matthieu Blazy s’apprête à prendre les rênes de la maison, le Studio, lui, joue les derniers de la classe appliqués en signant une collection ultra-maîtrisée. Trop maîtrisée peut-être. À force de tout contrôler, on finit par obtenir une garde-robe qui donne autant envie de s’amuser à un dîner de gala avec Philippine, la Reine Banlieue.

Les silhouettes, impeccables, flirtent avec le grandiose et l’absurde, des perles tellement grosses qu’elles pourraient presque servir de siège en terrasse de la brasserie Beaubourg. Et parce qu’on n’a jamais trop de gadgets inutiles, Chanel a décliné la perle en version mini-sac, capable de contenir seulement une carte de crédit.

La Maison des Wertheimer nous promettait un rêve britannique, mais à condition d’avoir le compte en banque qui va avec. Et pour nous, les gueux, il reste toujours le conte de « fait » version low cost : un ticket de métro et une playlist Spotify « Parisian Chic » et un diner au Kebab du Faubourg ; mais de St Denis.

FM