MODE SUPERSTITION
Le numéro chance de Gabrielle Chanel était le cinq, pour Karl Lagerfeld, c’était le sept, et pour Riccardo Tisci c’est le numéro 17. C’est apparemment, pour cette raison, qu’il met ce chiffre sur ses T-shirts ainsi qu’à la fin de son identifiant Instagram. Voici la partie émergée de l’iceberg, car, lorsqu’il s’agit de superstition dans l’industrie de la mode, les diseuses de bonne aventure, les cartomanciennes, les talismans porte-bonheur et même les chamans sont légion depuis des lustres. Le vendredi 13, quant à lui, est toujours considéré comme un jour de malchance.
Croyances irrationnelles avec influences surnaturelles qui seraient à l’origine du parfum du regretté Alber Elbaz ; créé en 2017 et baptisé « Superstitieux ». L’ancien couturier de Dior, Gianfranco Ferré n’a jamais inclus de look n°17 dans ses collections. C’était toujours 16 bis, et c’est aussi pourquoi les trèfles à quatre feuilles et les motifs du mauvais œil sont devenus si populaires dans ces collections de bijoux.
Les superstitions dans la mode, affirment les psychologues, sont dues à une prédisposition particulièrement aux personnes en situation d’insécurité. La mode est un secteur qui connaît des hauts et des bas; vous pouvez être la star des podiums un jour et totalement exclue la saison suivante. La superstition découle en partie d’un manque d’autonomie et d’anxiété et les personnes travaillant dans le secteur de la mode pensent que cela les aide à choisir le moment de présenter leur collection.
Diane von Fürstenberg avait des pièces de monnaie ayant un lien avec la famille qu’elle mettait toujours dans sa chaussure avant un défilé de mode. Christian Lacroix avait une pièce napoléonienne en or du légendaire brodeur François Lesage et une figurine de lion en cuivre de la défunte rédactrice américaine Carrie Donovan. Il avait habituellement 36 ou 63 tenues dans ses collections. Et il rendait visite à Madame Mallais, une voyante très populaire dans le milieu de la mode dans les années 1970, alors qu’il était encore étudiant à la Sorbonne. Elle lui avait prédit qu’il rencontrerait « un homme qui sera très important dans sa vie et qui s’appellerait Arnault » ;
Yves Saint Laurent, qui était connu pour consulter des voyants, croyait que son chien Moujik possédait des pouvoirs spéciaux. Mais que « Roustong » et « de Vile Morin prêtre » se rassurent, pour être doué comme leurs illustres congénères, il suffit de ne pas d’avoir un numéro magique, mais seulement du talent, et c’est déjà bien assez.
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