LE DIABLE S’HABILLE EN DATA

Non classé

Ma voiture est partie à la recharge seule, et les contractuelles électroniques m’ont mis une contravention pour non présence au volant ! Amazon a recommandé pour moi de la lessive ayant mentionné et entendu par Alexa que j’avais une tâche sur mon pantalon. Dans une réunion très importante, mon Iphone s’est mis à diffuser de la musique, car il vient d’interpréter par mon Apple Watch un stress et me met la « danse des canards » pour détendre l’atmosphère…

Voilà que le diable s’habille en data et c’est l’aberration du « solutionnisme technologique », qui n’en finit pas d’irriguer les « débats numériques » occultés par des débats de faux dualismes entre technophobes et technophiles, comme si la controverse se limitait à leurs petites querelles de geeks. Avec leurs plates-formes d’écoutes téléphoniques délocalisées, les services clients standardisés vous écoutent au mieux en compatissants, au pire impuissants, en vous raccrochant au nez, déshumanisant un peu plus notre vie de tous les jours.

Voici donc le « nudging « , un nouveau comportement qu’il faut standardisé. Mais, les innovations disruptives du moment, comme la brosse à dents électronique ou les bracelets connectés ne sont que des facilitateurs de vie. Améliorer notre corps au moyen d’implants numériques, c’est l’ambition du mouvement «techno-progressiste» venu d’Outre-Atlantique. Un pari qui soulève déjà de nombreuses questions d’éthique.

Mais, comme dans 800 millions d’années, notre système solaire sera fichu, il faudra bien s’adapter ou aller voir ailleurs, quitte à modifier notre biologie pour résister au voyage intersidéral. Notre salut ne viendra pas de notre lente évolution darwinienne mais de l’amélioration par la technologie de notre corps au moyen d’implants numériques,

Certes, à cet égard, la pointe d’ironie, voire de cynisme, dans mes remarques, ne prouve en rien que notre société ira plus mal. Et je souhaite lever le voile sur les buts inavoués de tous ces gadgets connectés qui, bien cachés derrière la promesse de l’utopie du «socialisme numérique», en font en fait un outil de l’idéologie néolibérale.

Sans mes lunettes, je ne ferais pas grand-chose et pourtant c’est un véritable progrès. Mais, la limite entre vraie amélioration technique et la démesure d’un homme bionique sera difficile à cerner, et il faudra se poser la question à partir de quel moment arriverons-nous à un point où nous aurons perdu toute liberté ? Vous me voyez assez méfiant, en effet, car j’ai toujours une longueur de recul.

Anonymode

Laisser un commentaire