HALSTON WHO ?
Envie de briller en société ? Alors vous pouvez évoquer le nom d’Halston qui, probablement, ne vous dit rien, mais celui-ci était le styliste star des seventies. Tout comme Coco Chanel et Jeanne Lanvin, c’est en tant que modiste que Roy Halston Frowick a fait ses premiers pas dans l’industrie de la mode. Ce designer, à l’existence riche (qui veut dire dans la mode « extravertie), a traversé son époque en se faisant remarquer aussi bien pour son talent que pour son irrévérence, (comme quoi je ne suis pas si à la mode que cela).
D’une famille de Iowa, et après s’être enfui de chez lui encouragé par sa mère à qui il confectionnait des chapeaux, il fait ses débuts à Chicago, puis après quelque mois, il se rend à New York pour rejoindre l’atelier de Lilly Daché, mais c’est chez Bergdorf Goodman, où il est embauché en 1959, qu’il commence à construire son nom. Créateur favori de Jackie Kennedy, en 1961 en pleine campagne électorale, la future première Dame fait appel à lui pour ses chapeaux qu’elle portera en public lorsqu’elle apparaît aux côtés de son époux lors de l’investiture de ce dernier. Quand John Kennedy est élu, elle propose à Halston de devenir son couturier officiel avant qu’Oleg Cassini ne lui soit finalement préféré. Qu’à cela ne tienne le 20 janvier, il se lancera seul et deviendra une référence, un Jean Barthet était né. (Autre chapelier Français qui vous permettra de surbriller aussi.)
En 1983, Halston signe un contrat avec les magasins JCPenney. Désireux d’habiller « toute l’Amérique », le designer voit grand mais ses soutiens ne l’entendent pas de cette oreille. Si son nom résonne alors dans tous les foyers américains, les magasins Berdgdorf Goodman lui tournent le dos et abandonnent sa ligne principale.
Oubliée des livres d’histoire, la bataille de Versailles a pourtant bel et bien eu lieu en 1973 et a vu cinq designers américains se mesurer à cinq couturiers français. Organisée afin de lever des fonds pour aider à la rénovation du célèbre château, cette rencontre historique s’est tenue un 28 novembre au soir. Côté US : Halston, Oscar de la Renta, Anne Klein, Stephen Burrows et Bill Blass. Côté Froggies : Marc Bohan, Yves Saint Laurent, Emanuel Ungaro, Pierre Cardin et Hubert de Givenchy. En un mot, l’esprit prêt-à-porter sportswear contre les maîtres de la haute couture. À l’arrivée, une compétition remportée haut la main par les Américains qui avaient truqué le concours, comme d’habitude, mais sur le podium l’irrévérence des Cowboys a pesé lourd face à l’establishment bleu blanc rouge.
J’ai connu ce designer par son parfum car ce petit flacon, au col penché, avait été réalisé par les verreries Pochet et du Courval. Ami de Liza Minnelli, grand habitué du Studio 54, il y faisait la fête sans discontinuer, et inséparable, une amitié riche et sincère qui a perduré jusqu’au décès du créateur le 26 mars 1990, et comme on dit dans la mode, à cette époque, « d’une longue maladie » appelée sarcome de kaposi impliquant les poumons. Alors maintenant, vous pouvez briller en société, mais attention j’aime les gens qui pour briller n’éteignent pas les autres.
Anonymode