LA CHASSE AUX ARCHIVES DE MODE
La chasse aux archives est ouverte chez les stars et leurs stylistes, mais pourquoi cette chasse s’intensifie ? Il faut dire que les génies du design manquent d’inspiration, mais surtout de création. Il est vrai qu’à force d’engager des couturiers qui cousent les robes avec des gants de boxe, il faut bien avouer que puiser dans les archives des couturiers post mortem est plus facile, mais révèle finalement la modernité du passé et la faiblesse de la profession d’aujourd’hui. Ces incessantes et phosphorescentes traînées de la mort des créateurs sont remplacées par des ersatzs. Et nous, nous pouvons lire dans les yeux de ceux que l’on aime, doués comme Apollon, mais oubliés à jamais, sans pouvoir leur dissimuler qu’ils ne seront jamais reconnus.
Faut-il distinguer la mort sociale hideuse de la mort donnée par la main du seigneur des Arnault ? Cette mort à visage de bête si inhumaine ?
Du luxe au prêt-à-porter, de plus en plus de marques proposent désormais à la vente leurs « archives » à leur clientèle. Après les ventes privées, les boutiques éphémères ou les capsules, voilà une nouvelle tendance qui vient s’ajouter aux marottes des accros de la mode et au cashflow des maisons.
Les ventes d’archives (enfin qu’ils disent) permettent aux enseignes de gérer au mieux leurs stocks et leurs éventuels surplus, mais aussi d’éviter la destruction d’invendus. En fait, la vraie raison, c’est de s’affranchir d’un calendrier de ventes plus classique et de plus en plus anachronique ou de moins en moins pertinent.
Ainsi, les soldes sont « plutôt attendues par les consommateurs de masse », Bref la plèbe et des archives pour une affaire de connaisseurs, c’est-à-dire, « des consommateurs qui suivent la marque, qui la connaissent, mais ne sont pas forcément des clients et attendent patiemment ces moments de vente bradée pour s’offrir une des pièces. La fièvre acheteuse va encore frapper. Bienvenue dans le monde merveilleux de ma mode.
FM