UN BORDEL NOMMÉ DÉSIR
Toulouse-Lautrec en ouvre largement les portes à travers ses toiles. Et pour cause, le peintre fréquente abondamment les bordels, aussi pour y trouver un peu d’affection auprès de femmes. Les prostituées adorent ce tout petit bonhomme éduqué et sympathique.
Elles font de lui leur mascotte et le surnomment « la cafetière », moquant gentiment cette protubérance persistante due à son priapisme. L’artiste vit presque à demeure à La Fleur Blanche, luxueux établissement parisien. Il immortalise ce Salon de la rue des Moulins où, sur le moelleux des divans en peluche rouge, quatre créatures en déshabillé se vautrent sous l’œil souverain de Madame. À droite, une autre fille debout soulève sa chemise pour dévoiler ce qu’elle a à vendre, à hauteur du regard des messieurs en chapeau qui patientent un peu plus loin.
Il a fréquenté Van Gogh et, est devenu l’ami d’Aristide Bruant qui a donné un joli coup de pousse en exposant ses œuvres dans son cabaret. Il a vécu une liaison tumultueuse avec Suzanne Valadon, muse de nombreux artistes et peintre à son tour. Il a immortalisé les personnages de la vie montmartroise et les vedettes du Paris festif : Jeanne Avril, Yvette Guilbert, la Goulue ou encore Grille d’Egout, Nini Pattes-en-l’Air et la Môme fromage, les danseuses de cancan. C’est à cette époque qu’il va quasiment s’installer au 6 de la rue des Moulins, dans l’un des plus fameux bordels parisiens : La Fleur Blanche.
FM