LE PETIT HOMME ROUGE DES TUILERIES
Jadis l’entrée des Tuileries, qui se trouve place de la Concorde, était composée d’un pont tournant qui enjambait un fossé pour éviter ainsi que les foules en colère accèdent au jardin du palais. Mais, qui sait aujourd’hui pourquoi on l’appelle le « Jardin des Tuileries » ?
En 1564, Catherine de Médicis, reine de France par son mariage avec Henri II, décide de construire un palais dans le prolongement du Louvre. Encore faut-il chasser les fabricants de tuiles et le boucher qui exercent leur fructueuse activité dans l’espace dévolue désormais à la résidence royale. Les Tuiliers s’en vont sans broncher et, en souvenir de cette bonne volonté, le château sera appeler les Tuileries. Par contre, le Boucher fait sa forte tête et exige une indemnité. Comme on lui refuse cette compensation, il répand dans Paris des bruits scabreux sur la reine et la cour… il faut faire taire ce boucher. Le Chevalier de Neuville est chargé de cette basse besogne ; un soir, il embroche le Boucher qui, au moment de mourir, prononce ces paroles : « Soyez maudits toi et tes maîtres, je reviendrai ! »
Ainsi, la construction du palais des Tuileries commence par un meurtre pour hanter les lieux à jamais par un petit homme en manteau rougi de son propre sang. Catherine de Médicis superstitieuse s’empresse de trouver refuge ailleurs dans la capitale. Mais, au cours des siècles, le petit bonhomme en manteau rouge se montre régulièrement annonçant toujours des tragédies. Le voilà en 1610 à la veille de l’assassinat d’Henri IV, on l’aperçoit en 1715 et Louis XIV meurt le lendemain, il approche Marie-Antoinette en 1792 peu avant sa décapitation, et vient visiter Napoléon en 1815 avant la bataille de Waterloo, enfin le 23 mai 1871 alors que les Communards ont mis le feu au palais des Tuileries, des témoins assurent avoir vu la silhouette d’un petit homme rouge disparaître dans les flammes. Depuis il y a bien eu d’autres petits chaperons rouges dans les Tuileries, mais cela sont seulement les neveux de Grumler. Mais, cela est une autre histoire.
Anonymode