PAINER COMME UN FOC
Dans la brise du matin, je regarde la femme qui va disparaître à l’horizon de la plage de Dinard, son sac porte cette charge que certaines femmes lui imposent aussi lourde que le Colosse de Rhodes. Navigante solitaire au gré du vent et dérivant dans la brume, déchirée par une plainte qui ranime parfois l’amertume, j’ai vu l’éclat d’un phare surgir d’un nuage épais ; une boutique que seule Dinard pouvait donner pour un petit moment d’éternité.
Je suivais le cap pour découvrir, par hasard, un artisan métier d’art où l’abnégation fait loi. Une boutique, qui a un je ne sais quoi, qui donne envie d’acheter, car la résilience, qui y règne, est de cent pour cent d’ivresse et calice de gentillesse. Un sac de toile de voile à bateau ou un trésor de bonheurs en échange d’un monde ou d’une idée tellement simple que les marques de luxe, elles-mêmes, regrettent de ne pas l’avoir eue, et pourtant, un voile de foc. Allez jusqu’au port où les caprices du temps et de la vie se moquent des tempêtes et de la pluie pour humer ce doux fruit de l’écume de la vague merveilleuse.
Un oasis de paix aimant jusqu’à l’ivresse, et buvant jusqu’à la lie le calice de l’accueil : “Adieu chagrin, tristesse, laideur des jours ». Sans hâte, nous allions rejoindre Paris, tout regonfler d’optimisme et de bonheur de trouver encore l’amour et l’intelligence du travail bien fait, dans le capharnaüm de la capitale encombrée jusqu’à plus soif.
FM